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Société

Pour éviter les accidents, le patron des chasseurs conseille aux promeneurs de se promener "chez eux"

Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à Issy-les-Moulineaux, le 15 septembre 2020

Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à Issy-les-Moulineaux, le 15 septembre 2020 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Le président de la Fédération nationale des chasseurs a également estimé que la cas des chasseurs est similaire à celui des végans et des végétariens.

C'est un éternel débat, qui a en partie animé la campagne présidentielle. Alors que de nombreux candidats aux législatives souhaitent mieux encadrer, voire interdire, la pratique de la chasse en France, leur patron Willy Schraen a pris la parole vendredi pour mettre les choses au point. En proposant un conseil volontairement provocant aux promeneurs inquiets d'être victimes d'un accident de chasse: se promener "chez eux".

"Ils n'ont qu'à le faire chez eux, ils n'auront aucun problème. 85% du territoire national est privé en France. La nature n'est pas à tout le monde. Et les gens qui racontent ça, des mecs comme Jadot, des mecs comme Mélenchon, 'tout est open, allez-y promenez-vous, la nature est à tout le monde', c'est pas vrai, c'est pas ça la vraie vie", a-t-il lancé sur le plateau de LCP.

Chasseurs, vegans: même combat

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, a également demandé un peu plus de "tolérance" envers lui et ses pairs. Se décrivant lui-même comme "quelqu'un de très ouvert", il a ensuite comparé la situation des chasseurs avec... les végans et les végétariens.

"Celui qui est flexitarien, celui qui est végan, celui qui est végétarien, il ne me serait jamais venu à l'idée de lui faire la leçon de morale pour lui faire changer ses pratiques", a-t-il ainsi plaidé. Avant de demander "la même tolérance vis-à-vis" des chasseurs.

Schraen dénonce "la violence" de la société

L'intéressé a estimé ensuite que "les chasseurs ont du mal à se défendre parce qu'ils ne sont pas dans cette volonté de changer les choses, mais plutôt dans le fait de subir" les critiques qu'ils reçoivent.

Une façon de les distinguer d'une société où, d'après lui, "on veut régler les choses par la violence en disant 'moi je ne suis pas chasseur, je ne veux pas que tu chasses, je ne mange pas de viande, je ne veux pas que t’en manges, je ne vote pas Macron, je veux pas que tu votes Macron'".

"On est dans une radicalité très violente" a insisté Willy Schraen chez nos confrères.

Sur la saison 2020-2021, 80 accidents de chasse ont été recensés, dont 7 mortels concernant six chasseurs et un non-chasseur selon le ministère de la Transition écologique. En février de cette année, une jeune femme de 25 ans a perdu la vie dans le Cantal après avoir reçu une balle lors d'une battue aux sangliers.

"On peut toujours se prendre une balle perdue, mais rassurez-vous, vous avez beaucoup plus de chance d'être tué par un assassin en France que par un chasseur. Moins d'une personne par an, et c'est toujours un drame, décède à la chasse", a commenté à ce titre le leader des chasseurs.

"J'en ai rien à foutre de réguler"

Willy Schraen est connu pour ne pas y aller avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit de défendre sa paroisse. L'automne dernier, il avait créé la polémique sur RMC en évoquant la question de la régulation de certaines espèces, un argument régulièrement mis en avant par les pratiquants de la chasse.

"Tu penses qu’on est là pour réguler? Mais t’as pas compris que, pour nous, c'est une passion? T'as pas compris qu’on prend du plaisir dans l’acte de chasse? Tu crois qu'on va devenir les petites mains de la régulation? Mon métier, ce n'est pas d'être chasseur. J’en ai rien à foutre de réguler..." avait-t-il ainsi déclaré face à une chroniqueuse des Grandes gueules.

Baptiste Farge