TRIBUNELe burkini, un « signe d’oppression et d’infériorité de la femme »

Burkini dans les piscines municipales : Un « signe vestimentaire d’oppression et d’infériorité de la femme », estiment les conseillers départementaux de l’Isère

TRIBUNEDans deux tribunes datées de mercredi, les conseillers départementaux de l’Isère et les élus de la métropole de Grenoble demandent à Eric Piolle de retirer sa délibération sur la modification du règlement des piscines municipales
Une femme porte un burkini (à gauche) dans une piscine (illustration).
Une femme porte un burkini (à gauche) dans une piscine (illustration). - CEM OZDEL/A.A./SIPA / SIPA
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • Alors qu’Eric Piolle doit soumettre une délibération sur le nouveau règlement des piscines municipales, lundi lors du conseil municipal, les élus métropolitains et conseillers départementaux lui demandent de renoncer.
  • Ce règlement autoriserait les femmes à venir se baigner seins nus ou un burkini.
  • Les élus ont exprimé leur désaccord dans deux tribunes publiées mercredi.

Dans une tribune publiée mercredi, quarante-deux conseillers départementaux de l’Isère ont demandé à Eric Piolle, le maire de Grenoble, de retirer sa délibération sur le règlement des piscines municipales. Lundi 16 mai, la proposition doit être soumise au vote des élus lors du conseil municipal. Le nouveau règlement proposé par l’écologiste consiste à lever les interdits en vigueur depuis une dizaine d’années. Ce qui permettrait aux femmes de pouvoir se baigner seins nus ou en burkini. Une mesure qui ne passe pas, principalement sur ce dernier point.

Le burkini est un « signe vestimentaire d’oppression et d’infériorité de la femme », s’insurgent Jean-Pierre Barbier, le président du département de l’Isère, et les élus de sa majorité. « Il vise, purement et simplement, à imposer les standards islamistes au cœur des lieux de baignade et de loisirs publics. Il n’est pas un accessoire de mode mais un outil au service d’une idéologie qui refuse l’égalité aux femmes », les conseillers départementaux reprochant aux écologistes de vouloir « contester la légitimité même de la loi républicaine sur le fait religieux ».

Question d’égalité au service public ou de laïcité ?

Interrogé sur le sujet par 20 Minutes, Eric Piolle avait indiqué qu’il ne s’agissait pas d’une question de laïcité mais plutôt d’une « question d’égalité d’accès au service public ». « Nous refusons qu’un espace public devienne le lieu d’expression d’une idéologie (…). Notre culture commune est celle de la France qui accueille fraternellement les croyants et les non-croyants de toute confession loin, de tout communautarisme », répondent encore les conseillers métropolitains.

Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble, s’est lui aussi opposé à cette décision. « C’est un débat, une croisade qui est portée par Eric Piolle seul contre son territoire », accuse-t-il sur le plateau de France 3 Alpes. Dans la foulée, 38 maires de communes iséroises et 21 conseillers métropolitains de tous bords politiques l’ont rejoint en signant à leur tour un appel. « Permettre des différences de tenues de bain fondées sur la pratique religieuse, quelle que soit cette religion, détruirait cet espace de liberté, d’égalité et de fraternité, cet espace éminemment républicain », écrivent-ils.

En début de mois, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait menacé le maire de Grenoble de lui retirer toute subvention régionale s’il faisait adopter cette délibération.

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