Ferdinand Cheval : "Pour distraire mes pensées, je construisais en rêve un palais féerique dépassant l’imagination, tout ce que le génie d’un humble peut concevoir" : épisode • 4/9 du podcast La Nuit rêvée de Lewis Trondheim

Carte Postale représentant Le Facteur Cheval devant son Palais Idéal. - via wikipédia
Carte Postale représentant Le Facteur Cheval devant son Palais Idéal. - via wikipédia
Carte Postale représentant Le Facteur Cheval devant son Palais Idéal. - via wikipédia
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C'est l'histoire d'un facteur rêveur, Ferdinand Cheval, qui décida de bâtir son "Palais idéal" à mains nues. 33 ans de travail acharné qui aboutiront à un joyau de l'art naïf, selon les mots d'André Malraux. Le Palais sera hissé au rang de monument historique en 1969.

Le 15 février 1981 sur France Culture, René Farabet, Claude et Clovis Prévost faisaient le portrait du Facteur Cheval pour l’atelier de création radiophonique. 

C’est l’histoire d’un homme né en 1836 à Charmes, un petit village de la Drôme des collines, au nord de Valence. Devenu facteur, il effectue tous les jours une tournée de trente-deux kilomètres à pied, entre le village de Hauterives et celui de Tersanne.
Que faire en marchant perpétuellement dans le même décor, à moins que l’on ne songe ? écrit-il dans un récit autobiographique. C’est justement ce que je faisais ; je songeais. Et à quoi ? me demanderont mes lecteurs. Eh bien ! pour distraire mes pensées, je construisais en rêve un palais féerique dépassant l’imagination, tout ce que le génie d’un humble peut concevoir. 

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Retour à Hauterives, sur les traces de l'artiste Ferdinand Cheval pour comprendre son parcours, ses motivations et son œuvre.  Un beau jour de 1876, à l’âge de 43 ans, l’homme bute sur une pierre à la forme étrange, qu’il ramène chez lui. Le lendemain, il en collecte d’autres au même endroit. 10 000 journées, 93 000 heures, 33 ans plus tard, Ferdinand Cheval achève la construction de son "Palais idéal". 

Et 57 ans après, le bâtiment est classé monument historique par André Malraux, qui dit de lui qu’il est "le seul exemple en architecture d’art naïf".  Ferdinand Cheval va jusqu'à bâtir son propre tombeau. À partir de 1914, il passe huit années à charrier des pierres jusqu'au cimetière d'Hauterives,  et à les assembler, pour former le Tombeau du silence et du repos sans fin, achevé en 1922. 

Après avoir terminé mon Palais de rêve à l'âge de 77 ans et 33 ans de travail opiniâtre, je me suis trouvé encore assez courageux pour aller faire mon tombeau au cimetière de la paroisse. Là encore, j'ai travaillé huit années d'un dur labeur, j'ai eu le bonheur d'avoir la santé pour achever à l'âge de 86 ans le "Tombeau du Silence et du Repos sans fin"

Avec Julia Achard, René-Amédée Chautemps, Joseph Dernat, Gabriel Fébry, Jean-Pierre Jouve, Célina Joly, Jean Lallier, Paul Mérindol, Monsieur Mounier, Lucia Paquien, Ivan Rabatel, Robert et Anne-Marie Rebattet, Lucien de Richaud, Sami Ali, Charles Semser et Silbermann. 

  • Par René Farabet, Claude Prévost et Clovis Prévost  
  • Réalisation : Jacques Taroni 
  • Atelier de Création Radiophonique - Ferdinand Cheval : Le facteur Cheval (1ère diffusion : 15/02/1981) 
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France Archive Ina-Radio France

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