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Avortement aux Etats-Unis : les applications de règles pourraient servir à traquer les femmes

Des manifestants «pro avortement» à Austin aux Etats-Unis, samedi 14 mai. [Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Alors que la Cour suprême des Etats-Unis envisage de revenir sur le droit à l'avortement, les données des applications de suivi des règles pourraient servir à tracer les femmes ayant eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG).

Samedi, des dizaines de milliers d'Américains ont manifesté dans les quatre coins du pays. La colère grandit alors que les Etats-Unis pourraient décider de revenir 50 ans en arrière en abrogeant le droit à l'IVG, garanti par l'arrêt Roe v. Wade de 1973. 

Plusieurs militants ont tiré la sonnette d'alarme. Sur les réseaux sociaux, certains «pro avortement» ont appelé les femmes possédant une application de données liées à leurs menstruations à les supprimer et à effacer toutes leurs informations personnelles. 

En effet, les data collectées ne sont pas protégées par la loi HIPPA (Health Insurance Portability and Accountability Act) qui garantissent le droit à la vie privée. Ainsi, à l'image des sites de commerce, ces applications de règles ont le droit de revendre les informations personnelles de leurs utilisateurs. 

Des millions de femmes à travers le monde utilisent des applications de suivi des cycles menstruels comme Clue, Flo ou encore Menstrual Period Tracker et Clover. 

La police peut les consulter 

Ce qui inquiète d'autant plus les militants, c'est que la police a le pouvoir de consulter ces informations, et que, dans le cas où la Cour suprême des Etats-Unis reviendrait sur le droit à l'avortement, les Etats qui interdiraient le recours à l'IVG pourraient traquer les femmes ayant avorté et les traduire en justice. 

La police peut donc acheter les données d'une personne et les consulter, «même sans avoir de mandat», explique India McKinney, directrice des affaires fédérales et membre de l'organisation Electronic Frontier Fondation, qui lutte pour la protection de la vie privée sur Internet. 

Le média Vice a d'ailleurs pu se procurer des informations privées auprès de l'application SafeGraph qui achète et revend des données de localisation, pour un peu plus d'une centaine d'euros. Un processus qui inquiète de part sa facilité. 

La décision de la Cour suprême devrait intervenir cet été. Si elle annule l'arrêt de 1973 sur le droit à l'IVG, une dizaine d'Etats devraient d'office interdire la pratique. Le Texas a d'ailleurs déjà adopté une loi en septembre dernier qui récompense toutes les personnes dénonçant une femme ayant eu recours à l'avortement, après la période de six semaines de grossesse, autorisée par l'Etat du Texas. 

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