Ukraine: dans le métro de Kharkiv, des centaines de réfugiés depuis des mois
En Ukraine, l'étau se desserre autour de Kharkiv. Il y a moins de bombardements autour de la deuxième ville du pays, mais les habitants, dont les logements ont été détruits par la guerre, restent par centaines réfugiés dans le métro. Ce sont souvent les plus précaires, qui n'ont nulle part où aller.
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Avec nos envoyés spéciaux à Kharkiv, Murielle Paradon et Sami Boukhelifa
Assise sur un matelas avec son petit chien, Elena, 49 ans, regarde en pleurant une vidéo de sa famille sur son téléphone portable.
C'est son anniversaire aujourd'hui, et ses enfants lui manquent. Ils sont partis à l'étranger, mais pour sa part, elle doit rester à Kharkiv, car ses propres parents sont bloqués dans un village occupé par les Russes.
Je ne peux pas laisser mes parents. Si je les laissais, ce ne serait pas juste. Je serai vraiment heureuse quand on sera tous réunis.
Elena et la plupart de ses compagnons d'infortune restent dans le métro, malgré la promiscuité, car ils ne savent pas où aller. Leur logement a été détruit par les bombardements. C'est le cas de sa voisine, qui habite dans un wagon du métro depuis deux mois et demi.
Nous n'avons plus d'appartement, il a entièrement brûlé. Et comme on n'a plus de travail, nous n'avons pas d'argent pour louer un autre logement.
Ce sont les plus précaires qui restent dans le métro. Certains sont en mauvaise santé, comme Zoya, 75 ans. « C'est trop bruyant, il a beaucoup de monde et pas assez d'air, ici », confie-t-elle.
Zoya a décidé de rentrer chez elle, même si son appartement n'a plus de fenêtres. Au moment de rassembler ses affaires, elle craque : « Je veux demander à Poutine, pourquoi il nous fait ça ? »
La vieille dame est exténuée. Comme beaucoup ici, cela fait presque trois mois qu'ils vivent sous terre.
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