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Antiterrorisme

Extrême droite: onze interpellations autour du groupe survivaliste «Vengeance patriote»

La DGSI a réalisé une importante opération de police au sein d’un groupe soupçonné de projets d’actions violentes. «Vengeance patriote», composé d’une centaine de membres dans le pays, est bien connu de la fachosphère.
par LIBERATION et AFP
publié le 18 mai 2022 à 18h20

Nouveau coup de filet à l’extrême droite. Onze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue mardi autour d’un groupe d’ultradroite appelé «Vengeance patriote» soupçonné de projets d’actions violentes, indiquent ce mercredi deux sources proches du dossier. Ces interpellations, révélées par le Parisien, ont été réalisées sur demande d’un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en décembre par le parquet antiterroriste (Pnat) notamment pour «association de malfaiteurs terroriste» criminelle.

L’enquête préliminaire avait été ouverte en avril 2021. Selon l’une des sources, les onze interpellations concernent des personnes âgées de 17 à 30 ans et ont été réalisées «principalement en région parisienne». Lors des perquisitions ont été trouvées de la documentation et de «l’idéologie d’ultradroite» mais «pas d’armes», toujours selon cette source.

Sur son site, le groupe «Vengeance patriote» se présente comme «une communauté de frères d’armes» qui «se prépare à l’effondrement», fait des «entraînements sportifs» et du «survivalisme». Selon le site d’informations Streetpress, ses membres s’échangent «des saillies racistes» quotidiennes et «certains de ses habitués ne cachent même pas leur passion pour le fascisme». Selon le Parisien, ses militants seraient une centaine disséminés sur toute la France dont des néonazis, royalistes et autre gros bras adeptes des séances de MMA.

La menace d’ultradroite «monte en puissance»

Dans le cadre de l’information judiciaire, Lucas S., présenté par divers médias comme le leader de «Vengeance patriote», avait été mis en examen en décembre pour «provocation par moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme» ainsi que pour «apologie publique d’actes de terrorisme» et «détention non autorisée d’armes et de munitions de catégorie B en récidive». Il avait été placé en détention provisoire.

L’homme, né en 1995 et travaillant dans les réseaux informatiques, était suspecté d’avoir participé à l’animation d’«un site et de groupes avec des idéologies antisémites et complotistes» ainsi que d’«avoir mis à disposition des ouvrages d’ultradroite», selon plusieurs sources. Une femme avait aussi été interpellée mais elle avait été remise en liberté sans poursuites.

Depuis 2017, une dizaine de procédures en lien avec l’ultradroite ont été ouvertes au pôle antiterroriste de Paris. Une menace «prise très au sérieux» et qui «monte en puissance», selon un magistrat antiterroriste parisien.

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