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En Russie, des bureaux militaires attaqués au cocktail Molotov

Douze incendies ont visé des bâtiments servant au recrutement de l’armée alors que les témoignages de réservistes de l’armée recevant des « invitations » à se présenter se multiplient.

Par  (Moscou, correspondant)

Publié le 18 mai 2022 à 14h00

Temps de Lecture 3 min.

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Extrait de la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant l’attaque d’un bureau militaire russe dans la ville de Nijnevartovsk, dans la nuit du 4 au 5 mai 2022.

En pleine nuit, le 4 mai, dans le centre de Nijnevartovsk, ville d’un peu moins de 300 000 habitants située dans le nord de la Sibérie, un homme apparemment jeune avance d’un pas déterminé. Le visage dissimulé sous une capuche et un masque, un sac plastique à la main, il se dirige vers le 78, rue de la Paix. Méthodiquement, il en sort sept bouteilles en verre et les aligne sur un coin de trottoir. Puis, parfaitement calme, il allume un à un ses cocktails Molotov et les propulse sur la porte et les fenêtres du bureau d’enregistrement militaire qui se trouve là.

Pas le moindre mot n’est prononcé, et il est impossible de remonter la trace de la vidéo, apparue le lendemain sur les réseaux sociaux. Rien ne permet d’identifier l’homme aux cocktails Molotov ou le complice qui le filme. La police y est-elle parvenue ? Le 13 mai, elle a signalé avoir arrêté deux suspects, placés en détention provisoire pour deux mois. Mais contrairement aux arrestations habituelles de « saboteurs » et d’« espions », très mises en scène à grand renfort de symboles nazis, aucun détail n’a été donné.

Le cas de Nijnevartovsk n’est pas isolé. A Tcherepovets, dans la région de Vologda (nord-ouest), le même scénario s’est produit, le 12 mai, avec des assaillants un peu moins sûrs d’eux, qui ont dû s’y reprendre à deux fois pour faire exploser leurs cocktails Molotov. La façade du voenkomat (le bureau militaire) a néanmoins bien pris feu.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés En Russie, un mouvement antiguerre inédit

Dans d’autres cas similaires, les auteurs restent cachés. Un élément compréhensible sachant les très lourdes peines encourues. Seules des caméras de surveillance, quand elles sont installées, permettent d’avoir un aperçu des faits. Sinon ne restent que des façades partiellement calcinées dont les photos commencent à circuler au petit matin. En tout, depuis le début de « l’opération spéciale » le 24 février, douze incendies ou tentatives d’incendie de tels bâtiments ont été répertoriés dans les médias locaux.

Le chiffre de douze paraît important, mais il est à relativiser : la Russie compte un peu moins de 1 500 voenkomat. Ce nom, contraction de « commissariat militaire », est hérité de la période soviétique. Le rôle de l’institution est de gérer au niveau local le recrutement des contractuels pour l’armée, d’organiser la conscription et de tenir à jour la liste des hommes mobilisables.

Dans deux autres cas, ce sont des bâtiments abandonnés qui remplissaient autrefois cette fonction qui ont été visés. Des faits mystérieux survenus en Russie, notamment des incendies de centres de commandement et de logistique militaires, ou même l’explosion d’un pont, suscitent également des interrogations, restées jusque-là sans réponse.

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