Chine : torture, enfants prisonniers, coups de feu,... Des preuves de la répression chinoise des Ouïghours enfin dévoilées
La fuite de milliers de photos et documents révèle le quotidien glaçant des Ouïghours détenus par le régime communiste de chinois.
Depuis plusieurs années, médias, militants et organismes internationaux dénoncent la détention de centaines de milliers d'Ouïghours dans des camps en Chine.
Cette population musulmane, vivant dans la région chinoise du Xijiang, est ciblée par le régime communiste du fait du soi-disant "risque terroriste" qu'elle représente.
Accusé d'emprisonnement arbitraire, de mauvais traitements et même de torture, le gouvernement chinois défend ses "centres de rééducation et de formation" en niant tout abus. Selon eux, les Ouïghours présents dans ce centre y seraient entrés volontairement.
Mais ce mardi 24 mai, une enquête journalistique a dévoilé des milliers de photos et documents qui démontrent une réalité bien différente.
Torture, pestaggi e armi: gli Xinjiang Police Files svelano le prigioni degli uiguri - https://t.co/sN6OB0i26C
— L'Espresso (@espressonline) May 24, 2022
Une incroyable enquête
Cette enquête intitulée "Xinjiang Police Files" a été menée par l'universitaire allemand Adrian Zenz, en partenariat avec 14 médias internationaux. On y découvre les photos de milliers de détenus, ainsi que des documents secrets de la police chinoise.
Le huis clos autour de la déportation des Ouïghours enfin brisé! Le hacking des ordinateurs de la police du Xinjiang permet de plonger au cœur de la répression, dévoilant les pratiques des bourreaux et le visage des victimes. Nous nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas https://t.co/QaemEgaSbG pic.twitter.com/5M7pdJKdhQ
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) May 24, 2022
Ces documents ont été accessibles grâce au piratage réalisé par un individu anonyme, explique L'Espresso. Ils ont tous été vérifiés par des journalistes et des professeurs reconnus.
Les documents sont disponibles sur le site XijiangPoliceFiles.org.
Que découvre-t-on ?
Cette enquête dévoile les photos de plus de 5 000 citoyens fichés par la police chinoise, dont 2 884 détenus dans les fameux "centres". Parmi eux, plusieurs ne sont encore que des enfants, indique El País.
Des photos prises à l'intérieur de centres de détention, montrent les blessures de détenus. On y voit également les gardiens chinois, munis d'armes.
Entre 1 y 4 millones de #uigures han sido internados en campos de concentración de #China. Es el mayor proceso de internamiento de una minoría desde el Holocausto.
— Andrés Mourenza (@Andresmourenza) May 24, 2022
Hoy medios de 11 países, entre ellos @el_pais, publican documentos exclusivos.https://t.co/OQma61lthN
D'autres photos démontrent l'utilisation de "chaises du tigre", classées par l'ONG Human Rights Watch comme des instruments de torture.
Les discours et instructions de responsables chinois sont également dévoilés. Dans l'un d'eux, Chen Quango, secrétaire général du PCC (Parti communiste chinois) au Xinjiang explique que : "dès qu'il y a quelqu'un qui bouge [dans les centres], le feu doit être ouvert avec détermination".
Les réactions
Liu Pengyu, porte-parole de l'ambassade de Chine aux Etats-Unis a réagi à ces révélations.
Il a expliqué que : "Les affaires du Xinjiang sont liées, par essence, à la lutte contre le terrorisme violent, la radicalisation et le séparatisme. , pas les droits de l'homme ou la religion. [...] Le Xinjiang a pris une série de mesures de déradicalisation décisives, solides et efficaces."
La cheffe de l'ONU pour les droits de l'Homme, actuellement en visite au Xinjiang a donc demandé des explications au gouvernement chinois.
La cheffe de la diplomatie allemande a demandé à son homologue chinois des "éclaircissements" après des révélations sur la répression visant la minorité musulmane des Ouïghours, a indiqué le ministère des Affaires étrangères #AFP pic.twitter.com/o8iVCpl67f
— Agence France-Presse (@afpfr) May 24, 2022
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