Des familles de victimes rassemblées devant un hôpital de Mazar-i-Sharif après quatre attentats à la bombe, le 25 mai 2022 en Afghanistan

Des familles de victimes rassemblées devant un hôpital de Mazar-i-Sharif après quatre attentats à la bombe, le 25 mai 2022 en Afghanistan

afp.com/-

Le quatrième de ces attentats qui ont secoué le pays mercredi a visé une mosquée de la capitale, Kaboul.

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A Mazar-i-Sharif, la grande ville du Nord, "les bombes ont été placées à bord de trois minibus dans différents quartiers de la ville", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police provinciale de Balkh, Asif Waziri.

Au moins dix personnes sont mortes et une quinzaine d'autres ont été blessées, selon la police et les service de santé.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué ces attaques dans la soirée de mercredi.

"Les soldats du califat ont fait exploser deux bombes placées sur deux bus (...) et une troisième bombe sur un troisième bus", a indiqué l'EI via ses chaînes Telegram.

Selon Najibullah Tawana, responsable du service de santé de Balkh, trois femmes figurent parmi les dix tués dans les explosions des minibus.

A Kaboul, un autre attentat à la bombe a visé une mosquée, tuant au moins six personnes et en blessant 18 autres, selon un dernier bilan donné dans la nuit de mercredi à jeudi sur Twitter par le porte-parole de la police de la capitale, Khalid Zadran.

Le nombre d'attentats a diminué dans le pays depuis que les talibans ont pris le pouvoir en août, mais une série d'attaques meurtrières à la bombe, dans lesquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort, a frappé le pays fin avril, pendant le mois sacré du ramadan.

- Bombe dans un ventilateur -

A Kaboul mercredi soir, des témoins ont vu plusieurs ambulances rouler à toute vitesse vers les lieux de l'explosion, qui n'a pas été revendiquée jusque-là.

Le ministère de l'Intérieur a précisé que la bombe avait été placée à l'intérieur d'un ventilateur dans la mosquée.

Certaines des attaques meurtrières qui ont frappé le pays fin avril ont été revendiquées par l'EI. Elles avaient visé en particulier la minorité chiite hazara, considérée comme hérétique par l'EI.

"De telles attaques ciblant spécifiquement des membres des communautés hazara chiites et soufies (...) reflètent des éléments d'une politique organisée, portant ainsi la marque des crimes contre l'Humanité", a déclaré à la presse jeudi à Kaboul Richard Bennett, le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits humains en Afghanistan.

M. Bennett a appelé à une enquête sur ces attaques alors qu'il terminait une visite en Afghanistan, où il a rencontré plusieurs responsables talibans. Il a également visité certains des sites ciblés lors des récentes attaques.

Le 28 avril, déjà à Mazar-i-Sharif, des attentats à la bombe, revendiqués par l'EI, contre deux minibus transportant des passagers chiites, avaient fait neuf morts.

Le 21 avril, une mosquée chiite de cette ville avait aussi été la cible d'une bombe. Au moins 12 personnes avaient été tuées et 58 blessées, et là encore l'EI avait revendiqué l'attaque.

Le lendemain, au moins 36 personnes, dont des enfants, avaient trouvé la mort à Kunduz (nord-est) dans un autre attentat à la bombe contre une mosquée sunnite, fréquentée par des soufis, pendant la prière du vendredi.

A Kaboul, dix personnes avaient été tuées le 29 avril lors d'une explosion dans une mosquée sunnite, après la prière du vendredi.

Les talibans tentent de minimiser la menace de l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années.

Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangarhar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie.

Ils assurent depuis quelques mois avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.

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