Kaboul en Afghanistan et Mogadiscio en Somalie restent les deux capitales les plus dangereuses au monde, selon une étude rendue publique ce jeudi 26 mai et évoquée par The Guardian. Mais c’est l’Amérique latine qui, de loin, abrite le plus grand nombre de villes où la criminalité règne en maître. Huit des douze villes les plus dangereuses au monde et 62 des 100 villes les plus risquées s’y trouvent, selon le cabinet d’analyse de risques Verisk Maplecroft qui a compilé des données (criminalité, émeutes, conflits et terrorisme) dans 579 villes de plus d’un million d’habitants.

Le trafic de drogue et “la force persistante” des cartels constituent les premières raisons qui expliquent cette situation. The Guardian prend l’exemple de Medellín, en Colombie, qui, pensait-on, avait pris un nouveau départ “après la violence des années 1980 et 1990 quand le redoutable cartel de Pablo Escobar régnait sur des pans entiers de la ville et terrorisait civils et policiers”. Or, dans l’analyse du cabinet basé à Bath, en Angleterre, Medellín “enregistre le score en matière de risque le plus élevé avec San Salvador au Salvador et Chihuahua au nord-ouest du Mexique”.

Bogota, Rio, Port-au-Prince

“Medellín est un noyau de réseaux criminels transnationaux et c’est pourquoi elle figure dans ce type d’étude”, commente Pedro Piedrahíta Bustamante, professeur de sciences politiques à l’Université de Medellín, interrogé par le correspondant du Guardian à Bogota. Il explique que les armes continuent de circuler en nombre et qu’il ne manque pas, non plus, de volontaires prêts à s’en servir.

“C’est pourquoi, malgré toutes les transformations des dernières décennies, les indicateurs négatifs de la criminalité persistent dans la ville.”

Bogota, la capitale colombienne, figure elle aussi en tête du classement établi par Verisk Maplecroft. Elle est désignée, au côté de Rio de Janeiro et Mexico, “comme l’une des trois villes les plus risquées parmi les 30 plus grandes villes du monde”.

Plusieurs villes au Venezuela, “en proie à une criminalité à grande échelle et à l’instabilité politique”, se retrouvent-elles dans ce classement. Tout comme Port-au-Prince, en Haïti, ravagé depuis des années par une guerre des gangs. “Au cours des dernières semaines, près de 150 personnes ont été tuées dans ces violences”, note The Guardian.