Bien mieux documentés, les troubles du comportement alimentaire sont aussi de plus en plus signalés. Ce qui pourrait notamment expliquer les résultats de cette étude, relayée par le Daily Mail.

D’après un communiqué du Royal College of Psychiatrists, les admissions à l’hôpital pour ce type de troubles auraient bondi de 84% en cinq ans, au Royaume-Uni. “L'analyse des données hospitalières sur les troubles de l'alimentation (...) montre 11 049 admissions de plus en 2020/21 par rapport à 2015/16”, rapporte l’étude. 

Les troubles du comportement alimentaire englobent des maladies telles que l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie boulimique ou encore la potomanie.

Les signes indiquant qu'une personne atteinte d'un trouble de l'alimentation est gravement malade sont souvent ignorés par les professionnels de la santé en raison d'un manque de conseils et de formation”, déplore les chercheurs.  

Une augmentation des hospitalisations de 128% chez les jeunes hommes

D’après l’étude, ce sont les enfants qui seraient les plus touchés par cet accroissement des hospitalisations. Selon le communiqué, elles auraient bondi de 90% ces cinq dernières années. Et la pandémie de Covid-19 aurait laissé des traces, puisque pour la seule année 2021, les admissions auraient augmenté de 35%.

Chez les adultes, cette croissance ne serait pas non plus négligeable, et avoisinerait les 79%, toujours sur cinq ans. 

Mais les travaux des chercheurs notent surtout un "évolution" des profils touchés par les troubles du comportement alimentaire. Souvent estampillés féminins, les TCA toucheraient en grande partie les hommes, selon les résultats de l'étudeChez les adolescents, une augmentation de 128% des hospitalisations a été observée, passant de 280 entre 2015 et 2016, à 637 entre 2020 et 2021.

Vidéo du jour

Des troubles trop souvent sous-estimés

Pour endiguer cette augmentation inquiétante, le Royal College of Psychiatrists propose de nouvelles directives, afin d'aider les soignant.e.s à identifier les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaires graves, et à leur fournir les soins appropriés.

Par exemple, l'institution rappelle que les personnes malades peuvent présenter des résultats médicaux normaux, et "avoir l’air en bonne santé".  De même, le Dr Dasha Nicholls, qui a présidé l'élaboration de ces directives, souligne que ces troubles ne sont pas des “tendances”, et qu’il est nécessaire de ne pas “sous-estimer leur gravité”. 

Mieux considérés, ces pathologies mentales pourraient donner une chance aux personnes touchées d’être soignées à temps. “Le rétablissement complet est possible s'il est repéré et traité tôt", poursuit le Dr Dasha Nicholls. Selon le communiqué, “un décès sur cinq de personnes atteintes d'anorexie mentale est dû au suicide”.

Si, pour l'heure, aucune étude de cette ampleur n'a été menée dans l'Hexagone, la pandémie a aussi favorisé les TCA au sein de la population française (télétravail, angoisses, plus de temps passé à complexer devant les réseaux sociaux...). "Avec la crise sanitaire de la COVID-19, ces troubles ont connu une forte augmentation, de l'ordre de 30% au niveau national", précise le CHU de Bordeaux sur son site