Tandis que se déroulait l'édition 2022 du Festival international des sports extrêmes (Fise) à Montpellier, une centaine d'individus se sont introduits dans la piscine olympique de la ville, ont tagué les murs et jeté du matériel dans le bassin. La veille, la police avait dû affronter 500 émeutiers dans le quartier Antigone, situé dans le centre-ville.
Il n'y a pas qu'à Paris et à Saint-Etienne où le week-end de l'Ascension a été marqué par des incidents en marge d'événements sportifs, lors de La finale de la Ligue des champions Real-Liverpool samedi 28 mai. La ville de Montpellier a, elle aussi, connu son lot d'échauffourées et de dégradations. À ceci près que celles-ci ont été perpétrées à l'occasion du Festival international des sports extrêmes (Fise), qui se déroule chaque année dans la ville occitane depuis vingt-cinq ans.
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Les violences ont commencé dès la fin de semaine. Vendredi soir, à 1 h 15 du matin, selon le commissariat central de Montpellier, 500 personnes, rassemblées sur la place de Thessalie, dans le quartier Antigone, ont affronté les forces de l'ordre à l'issue d'un concert organisé sur le parvis de la mairie. « Les policiers sont intervenus pour faire cesser le trouble et se sont retrouvés face à un regroupement individus assez hostiles », précise le commissariat central. Après avoir essuyé des jets de bouteilles, les forces de l'ordre ont riposté à coups de grenades lacrymogènes.
Aucune interpellation
Si d'autres incidents mineurs ont pu se dérouler durant le week-end, la tension est montée d'un cran dans la nuit de samedi à dimanche. Alors qu'une compétition de BMX, un sport extrême cycliste, s'était achevée aux environs de 23 h 30, toujours dans le quartier Antigone, une centaine d'individus se sont dirigés vers la piscine olympique Angelotti, située non loin delà, à 2 h 30 du matin, avant de forcer l'une des portes latérales et de s'introduire à l'intérieur.
Si les forces de l'ordre ont rapidement été dépêchées sur place, 400 personnes attendaient au-dehors. Mais « ceux-ci se sont dispersés rapidement et n'ont pas causé de dégradations supplémentaires », détaille le commissariat central. Aucune interpellation n'a été effectuée pour le moment. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, raconte à Marianne : « On a eu 100 personnes à 3 heures du matin qui se sont introduites et ont perpétré quelques dégradations : des tags, du matériel jeté dans le bassin,… La piscine n'a pu rouvrir que le lendemain après-midi. »
L'édile déclare également avoir porté plainte à la suite de l'incident : « À Montpellier, la règle est simple : vous dégradez, je porte plainte. C'est une affaire de responsabilités. Ce ne sont pas les salles ou les lieux qui manquent pour faire la fête. On n'est pas obligé de dégrader le bien public. Ces 100 vandales en marge ont dégradé et abîmé la fête. » Pour l'instant, les dégâts n'ont pas été chiffrés.
Action organisée ?
Quant à savoir si l'intrusion était organisée, l'élu reste prudent : « Est-ce qu’il y a une intrusion des blacks blocs ou de groupuscules ? Possible. C’est l’enquête qui le dira. Mais ce ne sont ni les organisateurs du festival, ni les milliers d'autres jeunes – le Fise attire chaque année 600 000 personnes –, ni les sportifs qui sont à mettre en cause. »
Du côté des organisateurs, justement, on est surpris de l'ampleur des dégradations. Hervé André-Benoît, fondateur de l'événement, témoigne auprès de Marianne : « Il y a un sentiment de quiétude et de sérénité dans notre festival. Des gens bourrés ou quoi, il n'y en a pas ou peu. On filtre les entrées et les sorties, les membres de l'équipe doivent montrer systématiquement leur accréditation. La nuit, le Fise est plus sécurisé que jamais. Nous avons eu quelques incidents par le passé mais jamais de ce type. »
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Lui soupçonne « un groupe bien organisé », ayant entraîné des gens alcoolisés du festival. Et rappelle : « Il y avait certes une compétition de BMX à Montpellier ce soir-là, mais il y avait aussi un match de foot à la télé », argue-t-il, en référence au match Real-Liverpool qui se tenait au même moment au Stade de France à Paris. À quelque 750 kilomètres de là.
