LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Des hamsters génétiquement modifiés se transforment en horde sauvage

Les hamsters dorés  ont été choisis pour cette expérience car ils ont une organisation sociale développée.
Les hamsters dorés ont été choisis pour cette expérience car ils ont une organisation sociale développée. © SIPA
DR , Mis à jour le

Des chercheurs ont transformé par accident d'adorables hamsters dorés en horde sauvage en tentant d'améliorer leur capacité à coopérer. 

Le système CRISPR (pour Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats) est une méthode qui permet d’intervenir directement sur l’ADN en le coupant comme avec une paire de ciseaux à un endroit précis du génome. 

Publicité

Composés d’un ARN guide qui cible la partie de l’ADN à modifier et de l’enzyme Cas9 en charge de la coupe à proprement parler, ces «ciseaux moléculaires» ont été mis au point par l’équipe dirigée par la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer Doudna, double prix Nobel de chimie en 2020

La suite après cette publicité

Lire aussi: Au Japon, une femelle macaque renverse 70 ans de patriarcat

La suite après cette publicité

Depuis son invention en 2012, cet outil de biotechnologie a été utilisé à d’innombrable reprises par des chercheurs du monde entier, le plus souvent pour le meilleur mais parfois avec des résultats inattendus, voire inquiétants. C’est le cas de travaux réalisés par une équipe de l’université de Northwestern, aux Etats-Unis qui a mené une expérience sur des hamsters dorés, choisis de préférence à des souris car ils ont une organisation sociale développée, afin d’étudier une hormone, la vasopressine, et son récepteur, le gène Avpr1. Ce gène est censé réguler des comportements comme l’entraide et la coopération. Les scientifiques étaient convaincus que ces comportements altruistes allaient être amplifiés en désactivant la production de vasopressine. Ils se trompaient lourdement.

Alors que le petit groupe de hamsters, était censé évoluer en communauté idéale où règnent l’harmonie et la bonne humeur, ils se sont retrouvés face à une horde de rongeurs zombies, ultra agressifs. «Nous avons été très surpris par ce résultat», admet dépité le Professeur Elliot Albers, directeur de cette étude.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Dès qu’un hamster génétiquement modifié était confronté à un congénère sans la moindre agressivité, il se livrait à un déchainement de violence gratuite, mordant, griffant et traquant sa pauvre victime. Toutefois, ce comportement ne se manifestait que lorsque deux individus du même sexe étaient mis en présence. 

Pour le Professeur Elliot Albers, la conclusion de cette expérience est aussi surprenante que déprimante : «Même si nous savons que la vasopressine accentue les comportements sociaux en agissant dans un certain nombre de régions du cerveau, il est possible que les effets plus globaux du récepteur Avpr1a soient au contraire inhibiteurs, explique-t-il. En fait, nous ne comprenons pas aussi bien ce système que nous le pensions.» En espérant qu'aucune armée ne s'avise de transformer ces hamsters en super-soldats à la sauvagerie décuplée...

Contenus sponsorisés

Publicité