Tech&Co
Tech

Une chercheuse affirme que son avatar a été "violé" dans le métavers de Facebook

Horizon Worlds, le métavers de Facebook

Horizon Worlds, le métavers de Facebook - Meta

L'organisation SumOfUs révèle que l'une de ses chercheuses a été virtuellement agressée dans le cadre d'une visite du métavers de Meta, vidéo à l'appui.

Une femme effectuant des études sur les relations sociales dans le métavers indique que son avatar y a été "violé", moins d'une heure après avoir débuté son expérience. L'aggression est survenue alors qu'elle parcourait l'univers virtuel de Horizon Worlds, le métavers de l'entreprise Meta (Facebook, Instagram).

Ses visites dans le métavers - un concept de jeu vidéo censé proposer des expériences similaires à celles du quotidien - avaient pour objectif la rédaction d'un rapport, paru ce mois de mai, dans le cadre de l'organisation à but non lucratif SumOfUs, qui se présente comme "empêchant les grandes entreprises de se comporter de manière irresponsable".

"Désorientée et confuse"

Dans la vidéo, disponible en ligne et que BFMTV a consultée, il est possible de voir les événements depuis le point de vue de la victime. On y voit l'avatar d'un homme tenant ce qui s'apparente à une bouteille d'alcool, puis, sur le côté droit, l'avatar d'un autre homme collé à elle et effectuant des gestes équivoques. Une autre partie de la vidéo n'a pas été rendue publique, mais a été décrite par l'ONG.

La chercheuse "a été conduite dans une pièce privée lors d'une fête, où elle a été violée par un utilisateur lui disant de se tourner afin qu'il puisse le faire par derrière, pendant que d'autres utilisateurs observaient à travers une fenêtre - dans le même temps, un utilisateur également présent dans la pièce regardait et faisait passer une bouteille de vodka", selon les mots du rapport. L'expérience a été décrite par la chercheuse comme l'ayant laissée "désorientée" et confuse.

"Une partie de mon cerveau était en mode 'c'est quoi ce bordel?', l'autre se disait que ce n'était pas mon vrai corps, et une encore se disait 'c'est important pour la recherche'", déclare la chercheuse dans le rapport.

Des barrières virtuelles ont été mises en place par Meta pour protéger les utilisateurs. Mais dès son arrivée dans la plateforme, il a été demandé à la chercheuse de désactiver ces dispositifs, ce qu'elle indique avoir fait.

De plus en plus d'aggressions

Ce cas d'aggression sexuelle virtuelle est loin d'être le premier rapporté dans le cadre des métavers. En décembre 2021, une femme ayant testé la version bêta d'Horizon Worlds avait également indiqué que son avatar avait "subi des attouchements": il s'agissait alors du premier cas dénoncé d'aggression. Depuis, comme l'indique le rapport de SumOfUs, de nombreux cas ont été rapportés, principalement par des femmes.

En outre, certains utilisateurs déclarent avoir été témoins ou victimes de "discours de haine raciale" ou "homophobe". "Les chercheurs ont également noté la propension du métavers à héberger des contenus à tendance extrêmiste", conclut le rapport. "Drogues", "armes à feu" et "harcèlement" font également partie des contenus qui y sont mentionnés.

De fait, l'inquiétude porte également sur la facilité d'accès à ces structures virtuelles, notamment pour les plus jeunes publics. Aucune vérification de l'âge n'est effectuée, si ce n'est une simple confirmation de la part de l'utilisateur qu'il a bien 13 ans ou plus. En février dernier, la plateforme indiquait avoir plus de 300.000 utilisateurs.

Victoria Beurnez