Le Glyphosate « n’est pas cancérigène », réaffirme l’Agence européenne des produits chimiques

Dans une nouvelle évaluation de la littérature scientifique, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) s’est refusée à reconnaître le caractère cancérogène du glyphosate, le célèbre herbicide très efficace mais potentiellement dangereux pour la santé humaine.

Rédigé par Anton Kunin, le 1 Jun 2022, à 11 h 24 min
Le Glyphosate « n’est pas cancérigène », réaffirme l’Agence européenne des produits chimiques
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La conduite de cette nouvelle évaluation était requise pour permettre à la Commission européenne et aux États membres de prendre une décision sur le renouvellement ou non de l’homologation du glyphosate, l’homologation en cours arrivant à terme fin 2022.

Tout en niant son potentiel cancérogène, l’ECHA alerte sur l’impact du glyphosate sur la vie aquatique

C’est un coup dur pour les militants anti-glyphosate : l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) vient de produire une nouvelle évaluation de la littérature scientifique disponible au sujet de cet herbicide. Elle a conclu à l’absence de preuves quant à son caractère cancérogène. « Les preuves scientifiques disponibles n’apportent pas de raisons de classifier le glyphosate comme toxique pour un organe précis, pas plus qu’il ne peut être classé comme cancérogène, mutagène ou reprotoxique », peut-on lire dans cette nouvelle évaluation, dont l’intégralité sera publiée mi-août 2022. L’ECHA reconnaît néanmoins que le glyphosate est susceptible de causer des dommages aux yeux et d’être toxique pour la vie aquatique.

Dans cette nouvelle évaluation, l’ECHA reprend donc l’essentiel de ses conclusions faites en 2017, lors de la précédente évaluation, et se positionne cette fois-ci encore face au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avait déclaré dès 2015 le glyphosate cancérogène.

A lire aussi : Le glyphosate serait-il aussi un perturbateur endocrinien ?

Une deuxième agence européenne doit se prononcer sur le glyphosate courant juillet 2022

Si ces conclusions éloignent considérablement l’éventualité d’un refus d’homologation, tant espéré par les militants anti-glyphosate, tout n’est pas joué à ce stade pour autant. En juillet 2022, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) doit produire sa propre évaluation, dont les conclusions sont susceptibles d’être différentes de celles de l’ECHA. La Commission européenne examinera ensuite les deux évaluations et fera une recommandation quant à la réautorisation ou non du glyphosate avant juillet 2023.

Ces évaluations arrivant en retard par rapport au timing initialement prévu, fin 2022 la Commission et les États membres se retrouveront donc inévitablement face à un dilemme : ordonner une suspension des ventes des herbicides à base de glyphosate ou accorder une réautorisation temporaire, en attendant qu’une décision quant à une nouvelle homologation soit prise. Il est malheureusement fort probable que la seconde piste soit retenue.

Illustrations : @Shutterstock.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. de combien a été le pot de vin pour que cette commission en arrive à un telle conclusion ??? alors que depuis des années des commissions de recherche prouvent le contraire ………..

    • Bien inférieur au pot de vin offert par l’agriculture « biologique » et les ONGs environnementales qui ont fait interdire ce produit sans preuves et par pure idéologie

  2. Donc les écologistes (et la NUPES) nous ment ouvertement depuis des décennies, provoquant au passage une augmentation notable de la pollution en imposant à certains agriculteurs d’utiliser faucheuses et broyeurs agricoles.

    Je demande donc la remise à disposition de cette herbicide dans les jardineries et grandes surfaces!

    Interdisons plutôt les méthodes de remplacement: gros sel, butane, huile de vidange, vinaigre autrement plus dommageables pour l’environnement et la biodiversité

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