Faux Banksy, Matisse, Warhol : un marchand d’art français arrêté pour contrefaçon par la police en Floride

Faux Banksy, Matisse, Warhol : un marchand d’art français arrêté pour contrefaçon par la police en Floride
Le marchand d'art a été arrêté par les autorités américains pour avoir vendu de fausses peintures d'art moderne et contemporain. Parmi elles, cette fausse œuvre qu'il attribuait à Basquiat ©️Courtesy U.S. Department of Justice

Aux États-Unis, un marchand d’art a été arrêté après avoir vendu de nombreuses œuvres contrefaites, comme la copie d'un Basquiat proposée pour 12 millions de dollars.

Les faussaires sèment toujours le trouble dans le marché de l’art. En Floride, une nouvelle affaire de contrefaçon touche un marchand d’art franco-algérien, du nom de Daniel Elie Bouaziz, installé à Palm Beach. Ce dernier a été interpellé pour contrefaçon d’œuvres d’art, une activité qu’il menait depuis sa galerie d’art de Palm Beach, en Floride. Il aurait vendu de fausses œuvres attribuées à des grands noms tels que Andy Warhol, Banksy, Henri Matisse, Keith Haring ou encore Roy Lichtenstein. Dans le lot, la copie d’un Basquiat (1960-1988), mis à la vente pour 12 millions de dollars.

Des œuvres de la scène artistique américaine des années 1960 et 1970

Le marchand d’art est accusé par les agents fédéraux de fraude électronique, de fraude postale et de blanchiment d’argent, par l’intermédiaire de ses deux galeries, la Galerie Danieli et la Danieli Fine Art, qui auraient vendu de faux tableaux à de riches acheteurs. Les activités illégales ont été révélées pour la première fois lorsque le FBI a perquisitionné la Danieli Fine Art, en décembre dernier. Les autorités pensent que de nombreux faux sont des reproductions bon marché, comme cette toile de Basquiat que Bouaziz est accusé d’avoir achetée sur LiveAuctioneers pour 495 dollars, avant d’avoir voulu la revendre à un agent du FBI en civil pour 12 millions de dollars. « La provenance est celle du père de Basquiat, il n’y a donc pas vraiment de doute à ce sujet », avait assuré Bouaziz. Un mensonge rapidement découvert après qu’un ancien membre du comité d’authentification de Basquiat, aujourd’hui disparu, a identifié le tableau comme étant un faux.

Le faux Basquiat avait été vendue par Daniel Elie Bouaziz pour 12 millions de dollars ©️Courtesy U.S. Department of Justice

Le faux Basquiat avait été vendue par Daniel Elie Bouaziz pour 12 millions de dollars ©️Courtesy U.S. Department of Justice

L’œuvre faisait partie d’une collection comprenant des imitations bon marché de Banksy, Keith Haring et Georgia O’Keeffe, proposée pour 22 millions de dollars au total. Bouaziz aurait également vendu un faux tableau de George Rodrigue, acheté pour 140 dollars (130 euros), revendue 48 000 dollars (45 000 euros), ou encore une gravure de Roy Lichtenstein d’une valeur de 485 dollars (450 euros) pour 25 000 dollars (23 000 euros).. Le catalogue raisonné de Lichtenstein a révélé que l’œuvre vendue avait des couleurs sensiblement différentes de l’original et ne présentait pas de notes au stylo, visibles dans l’œuvre authentique. Pour faire passer les contrefaçons pour des originaux, Bouaziz aurait falsifié des signatures et fourni de faux documents de provenance.

Ce faux tableau de George Rodrigue, Blue Dog, était proposée à la vente pour 48 000 dollars ©️Courtesy U.S. Department of Justice

Ce faux tableau de George Rodrigue, Blue Dog, était proposé à la vente pour 48 000 dollars ©️Courtesy U.S. Department of Justice

Certains des clients du faussaire, avertis de la supercherie, ont commencé à exiger d’être remboursés. Les autorités américaines précisent aussi que  « D’autres victimes, qui ont également fait part au marchand d’art de leurs doutes quant à l’authenticité des œuvres qu’elles avaient achetées, tant avant qu’après l’exécution des mandats de perquisition de la galerie, ont été remboursées par Bouaziz ». Le franco-algérien a comparu devant le tribunal de West Palm Beach vendredi, et a été libéré sous une caution de 500 000 dollars. Alors qu’il n’a pas encore plaidé coupable, il risque jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et une amende allant de 250 000 à 500 000 dollars. Cette affaire intervient trois mois après la polémique dont avaient fait l’objet 25 œuvres prétendues être de la main Basquiat, montrées pour la première fois au public au musée d’Orlando. Celles-ci, selon l’entourage de l’artiste et certains experts, seraient de faux Basquiat.

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