Accéder au contenu principal

Une agence de presse entièrement féminine ouvre en Somalie

Bilan a été lancée en début d’année et se compose de six journalistes, uniquement des femmes, qui entendent bousculer le paysage médiatique somalien, malgré les menaces des extrémistes d’al-Shebab et la désapprobation d’une partie de leurs propres communautés.

Des femmes à Hargeisa, au Somaliland.
Des femmes à Hargeisa, au Somaliland. Getty Images - Aldo Pavan
Publicité

Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice

En langue somali, Bilan signifie « clair est lumineux ». Car l’un des objectifs de l’agence est de faire la lumière sur des thématiques trop souvent oubliées des médias somaliens, explique Fathi Mohamed Ahmed. À 25 ans, elle est rédactrice en chef adjointe de l’agence. « La plupart du temps, les médias ne s’intéressent qu’aux conflits et à la politique. Nous avons choisi au contraire de nous intéresser au sujets de société. »

L’agence produit des reportages pour un réseaux de médias partenaires, web, TV et radio. Pour Fathi Mohamed Ahmed, elle offre également, et c’est rare, un environnement sûr pour les femmes journalistes. « Car il n’y a pas de harcèlement, explique-t-elle. Nous ne sommes qu’entre femmes. Il n’y a personne pour commenter notre façon de nous habiller ou nous couper la parole ou nous interrompre. Avec des hommes, faire vraiment le métier de journaliste, c’est compliqué. Parfois on va te dire "tiens, prends ce bout de papier et va dans le studio et lis-le". Nous nous voulons aller sur le terrain et faire des reportages. »

Soutenue par l’Agence de développement des Nations unies en Somalie, Bilan suscite l’admiration. Mais ses journalistes doivent parfois affronter la réprobation de leurs communautés ainsi que des menaces sur les réseaux sociaux. « Parfois, c’est vraiment horrible. Mais je refuse que nous arrêtions à cause de ces gens. Même dans nos communautés, les gens nous disent par exemple de ne pas faire de reportage pour dénoncer les violences sexuelles, que c’est contre notre culture et qu’il faut cesser. » Pas de quoi arrêter les six journalistes qui espèrent au contraire susciter de nouvelles vocations.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.