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Nature & environnement

Il y a 50 ans, le premier "Sommet de la Terre" avait lieu à Stockholm

En juin 1972 dans la capitale suédoise, les Etats membres de l’ONU participent au premier "Sommet de la Terre" consacré à la défense de l’environnement. Ces 2 et 3 juin 2022, cet anniversaire est célébré avec un angoissant sentiment d’urgence.

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Vue générale du Sommet de la Terre en 1972

Vue générale du Sommet de la Terre en 1972

PRESSENS BILD / AFP

Pour ceux qui y ont assisté, le Sommet de Stockholm du 5 au 16 juin 1972 mélangeait des effluves de guerre froide et de risques d’Armageddon nucléaire mâtiné des parfums de la vague hippie finissante, des odeurs contestataires du très iconoclaste "rapport Meadows" posant que les limites de la Terre étaient finies, le tout épicé par l’amoncèlement de catastrophes environnementales jamais vues jusqu’ici : marées noires, accidents industriels, pollutions délétères de l’atmosphère et des eaux. Le sommet est donc l’occasion de proclamer pour la première fois "le besoin d’une vision commune et de principes partagés pour inspirer et guider les peuples du monde dans la préservation et l’amélioration de l’environnement humain".

Une déclaration solennelle et un plan d’action sont issus de ces 15 jours de négociations menées par les diplomates et ministres des Etats sous l’œil vigilant et contestataire des ONG, selon un schéma que reproduisent aujourd’hui les COP sur le climat et la biodiversité. La relecture, un demi-siècle plus tard, des 26 principes de la déclaration et des 109 recommandations du plan d’action, montre que le diagnostic était déjà bien posé, et les nécessaires transformations pour infléchir la trajectoire économique, sociale et environnementale de l’humanité parfaitement définies. Ainsi de ce constat qui ouvre le texte : "dans la longue et tortueuse évolution de l’espèce humaine sur cette planète, un palier a été atteint quand, avec la rapide accélération de la science et de la technologie, l’Homme a acquis le pouvoir de transformer son environnement de multiples façons et à une échelle jamais vue". 28 ans plus tard, Paul Joseph Crutzen et Eugène Stoermer façonnaient le terme d’anthropocène, concept qui englobe entièrement ce constat.

Les bases du développement durable sont définies à Stockholm

Quel enseignement en tirer ? "Un tournant a été atteint dans l’histoire depuis que nous devons soumettre nos actions à travers le monde à une attention plus prudente portée à leurs conséquences environnementales. A cause de l’indifférence et de l’ignorance, nous pouvons faire des dommages massifs et irréversibles sur l’environnement terrestre dont dépend notre vie et notre bien-être", écrit la communauté des Etats. La protection de la planète devient ainsi une obligation pour les générations présentes afin d’accorder aux générations suivantes un futur vivable. C’est la base du développement durable, terme défini en 1988 par le rapport "notre avenir à tous" de la commission onusienne présidée par Gro Harlem Brundtland, première ministre de Norvège de l’époque.

Pour atteindre ce but, le texte précise qu’il exigera l’assentiment éclairé et l’implication responsable des citoyens, des collectivités, des entreprises, des administrations à tous les niveaux. Le plan d’action pose les bases d’une action multilatérale qui transcende les intérêts de chaque Etat.

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