À 68 ans, Denis Brichet n’a pas peur de relever des défis titanesques… Pendant 35 jours, du samedi 12 mars au vendredi 15 avril 2022, cet homme, qui vit à Etriché (Maine-et-Loire), a traversé six États américains, à vélo, pour parcourir plus de 2 700 kilomètres.
Un périple en solitaire sur lequel il revient.
Il a traversé six États
Pendant plus d’un mois avec son vélo tout chemin et muni d’une tente, de quelques provisions et d’un réchaud, le sexagénaire a traversé, en solitaire, la Californie, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Texas et l’Oklahoma pour finalement arriver au Kansas.
Aucun problème de nourriture
« Au départ, je disposais d’un stock de sachets de pâtes et de riz », se remémore-t-il joyeusement.
Et quand cela ne suffisait pas, il se nourrissait de céréales et de fruits qu’il trouvait sur son chemin.
Un climat difficile
Si la nourriture n’a pas posé le moindre problème, ses « principaux adversaires » ont surtout été les bourrasques de vent incessantes et le climat qui varie d’un État à un autre. « À mon départ, il faisait entre 25 et 30°C. »
Quand je suis passé par les Rocheuses, à 2 300 mètres d’altitude, ma bouteille avait gelé.
Certaines nuits, le thermomètre est même descendu jusqu’à -8°C.
Jusqu’à 90 kilomètres par jour…
Ses journées, il les débutait dès 7h après s’être levé à 6h.
« Face à moi, il y avait une longue et interminable ligne droite qui s’étendait sur plusieurs dizaines de kilomètres. Cela faisait peur. »
L’objectif de l’Etrichéen était d’en faire 80 à 90 par jour.
Avec des obstacles
Et si cela ne suffisait pas, il lui est même arrivé de rebrousser chemin lorsqu’il y avait des incendies… Sans oublier ses chambres à air qu’il était contraint de changer ou de réparer quand elles crevaient.
« Un jour, un immense train long de plus de deux kilomètres était à l’arrêt ; j’avais besoin d’aller de l’autre côté. »
Pour le contourner, il n’a pas hésité bien longtemps à grimper par-dessus avec son deux-roues non motorisé.
Une sacrée aventure pour celui qui a beaucoup apprécié la générosité des Américains qu’il qualifie de « très serviables »…
Des rencontres inoubliables
Des rencontres inoubliables, il a eu le temps d’en faire. Les multiples photos qu’il a prises en chemin et qu’il montre fièrement sont là pour le rappeler.
Un jour, je sortais d’une station essence en Arizona pour manger quand Ben, un Américain, m’a abordé. Il avait vu que je faisais un périple à vélo.
L’homme lui a alors proposé de lui faire visiter sa ville et son État fédéré. Il lui a également montré l’endroit où il travaillait. Ensemble, ils ont passé plusieurs heures dans son ranch.
Et leur gentillesse ne s’arrête pas là. Des gens lui ont même donné 20 dollars chacun pour qu’il puisse financer son projet…
Soutien indéfectible de sa femme
Même si elle craignait qu’il ait un problème de santé, Régine, sa femme, l’a toujours soutenu.
« Certes, il était tout seul et ne parlait pas un mot d’anglais. Mais quand il m’a parlé de son projet et de l’aspect humanitaire, j’ai eu envie de lui offrir la possibilité de réaliser ce rêve. »
Si ça avait été une décision arbitraire, prise du jour au lendemain, j’aurais été inquiète. Mais là, ce n’était pas le cas.
Toujours garder contact
Eloignés l’un de l’autre, cela ne les a pas empêchés de se téléphoner régulièrement.
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« Il m’appelait presque tous les jours parfois même la nuit, à 2h du matin, à cause du décalage horaire. De toute manière, je ne dormais pas totalement », sourit-elle.
Un adepte des challenges
L’Etrichéen n’en est pas à son premier challenge… Au milieu des années 2000, avec son deux roues, il était déjà parti du Maine-et-Loire en direction d’Istanbul…
Une quinzaine d’années plus tard, alors qu’il était en vacances avec sa famille, il lui est venu l’idée de rééditer cet exploit ailleurs… « Mon projet initial était de rejoindre mes deux enfants qui vivent là-bas. » L’un réside au Kansas ; le second est domicilié en Californie.
Au service des causes humanitaires
À cela s’est ajouté l’aspect humanitaire qui lui tient à cœur…
Par le biais de mon action, je voulais également financer une fontaine à eau d’une valeur de 6 000 €. Chaque kilomètre parcouru m’a permis de récolter 2.50 €.
Des entreprises locales l’ont également aidé à financer ces sources dont l’objectif est de purifier l’eau d’un étang ou d’une rivière en Afrique.
Et le sexagénaire se dit prêt à réitérer ce genre d’exploits à condition que son organisme le lui permette. En attendant, il se repose et il l’a bien mérité !