Il est aujourd'hui l'un des violeurs en série les plus effarants de l'histoire. Pendant trente ans, entre 1988 et 2018, entre la France et la Belgique, Dino Scala, tapi dans l'ombre sur les bords de la Sambre, attaquait des femmes à l'heure où tout le monde part au travail. Aujourd'hui âgé de 61 ans, ce petit homme au crâne dégarni a, pendant toutes ces années, alimenté la psychose dans la région de Maubeuge. Un fantôme impossible à attraper et un criminel faisant tourner en bourrique les enquêteurs...
Le 16 octobre 1996, vers 7h10,
Catherine L., 15 ans, marche dans Saint-Rémy-du-Nord, commune de l'agglomération de Maubeuge. Le jour ne s'est pas encore levé quand un homme surgit derrière
elle. Il lui
entoure le cou avec un foulard, la pousse dans la cour d'une maison inoccupée, l'entraîne à l'arrière, dans un champ puis la
viole. Moins d'un mois après, le 4 novembre, Carla D., 28 ans, est attrapée avec un foulard autour du cou puis poussée dans le fossé.
A l'époque, tout le monde l'ignore, mais Catherine et Carla ne sont pas les premières victimes de celui qu'on va surnommer "le violeur de la Sambre". D'autres jeunes femmes vont peu à peu se manifester au fil des semaines et des mois, décrivant un mode opératoire identique. Interrogé, le procureur de l'époque, Michel Mazard, dit ne pas se souvenir d'avoir été alerté sur un quelconque violeur, ou par un nombre conséquent de victimes.
Les enquêtes sont ouvertes en ordre dispersé. De quoi laisser le champ libre au prédateur. Ce n'est que le 10 juillet 1998 que la Police Judiciaire est saisie de cette série de viols. Quinze victimes sont identifiées. Trois portraits robots ont déjà été réalisés, mais aucun ne se ressemble. 14 personnes identifiées intéressent la police, mais les ADN ne correspondent pas à celui du violeur, dont on a retrouvé de multiples traces. En sept ans, plus de 400 hommes ont été entendus, des centaines d'expertises ADN comparées, en vain... L'enquête, qui en est restée aux quinze victimes, est clôturée en novembre 2013 par un non-lieu.
Arrêté en 2018, Dino Scala avoue finalement les faits et est incarcéré. Mais comment ce personnage a pu échapper aussi longtemps aux recherches ? "On peut penser qu'on aurait pu arrêter plus tôt Dino Scala, confie Franck Antson, correspondant RTL à Lille, en direct dans L'Heure du Crime. Il était président et entraîneur dans un club de foot. Par ses responsabilités associatives, il allait le week end dans ces petites villes. Si les enquêteurs avaient poussé les investigations, il aurait été confondu plus tôt.
En cause notamment, un casier judiciaire vierge, un homme au profil trop banal, et des portraits-robots, diffusés trop peu largement, pour ne pas affoler la population. "Si on avait diffusé le portrait-robot plus largement, peut-être qu'on aurait pu l'arrêter plus tôt (...) Les enquêteurs ne voulaient pas créer de psychoses. C'est finalement en Belgique que le portrait-robot a été diffusé, et c'est à la frontière belge que l'enquête a abouti", conclut le correspondant.
Le violeur de la Sambre doit comparaître le 10 juin prochain devant les assises pour répondre du nombre vertigineux de 56 viols et agressions sexuelles.
- Alessandra Di Angelo, journaliste d’investigation
indépendante et ancienne avocate au barreau de Bruxelles
- Me Emmanuel Riglaire, l’un des avocats parties
civiles
- Franck Antson, correspondant RTL à Lille
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