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Crack à la Villette : des riverains saisissent un avocat et réclament 100.000 euros d'indemnités

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Plusieurs riverains du square Forceval, situé entre Paris (19e) et la Seine-Saint-Denis, font appel à un avocat et lancent une procédure judiciaire pour réclamer l'évacuation du camp de toxicomanes installé sur place depuis septembre 2021. Ils réclament aussi 100.000 euros d'indemnités.

Rassemblement des associations de riverains du 18e et 19e arrondissements de Paris pour lutter contre les salles de shoot, le 2 octobre 2021 Rassemblement des associations de riverains du 18e et 19e arrondissements de Paris pour lutter contre les salles de shoot, le 2 octobre 2021
Rassemblement des associations de riverains du 18e et 19e arrondissements de Paris pour lutter contre les salles de shoot, le 2 octobre 2021 © Maxppp - Julien Mattia / Le Pictorium

Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Après huit mois de contestation, de manifestations, de réunions avec les autorités, des riverains du square Forceval (Paris 19e) ont décidé de saisir un avocat et d'engager une procédure judiciaire. 

100.000 euros au titre du "préjudice moral subi"

Depuis septembre 2021, plusieurs dizaines de toxicomanes, essentiellement des consommateurs de crack, sont installés dans ce square de la place Auguste Baron, située entre la capitale et les villes de Pantin et d'Aubervilliers. La préfecture de police de Paris avait pris la décision de les déplacer des Jardins d'Éole (18e) où ils erraient auparavant vers ce square, une solution qui devait être temporaire. Mais le camp est toujours là et le problème du "crack" à Paris n'est toujours pas réglé déplorent les riverains qui subissent depuis des mois les nuisances, agressions et l'insécurité grandissante dans leur quartier.

Aujourd'hui, une centaine d'entre eux, regroupés notamment dans l'association "Villette Village" ont décidé de se faire entendre par la voie de la justice. Leur avocat, maître Gil Moser, a déposé un recours préalable pour demander l'annulation des deux arrêtés pris par le préfet le 24 septembre 2021 pour justifier ce déplacement. Il réclame aussi 100.000 euros d'indemnités pour ses clients au titre du "préjudice moral subi".

Stéphanie Benoist, est l'une de ses clientes. Elle habite à Aubervilliers, à 150 mètres de ce camp de toxicomanes. "Depuis huit mois, nous ne subissons que du mépris de la part des instances qui sont responsables de cette situation, à savoir la mairie et l'État, et la situation est devenue clairement invivable, les agressions se multiplient, deviennent de plus en en plus violentes", explique-t-elle à France Bleu Paris. 

Concernant les indemnités financières réclamées, elles sont nécessaires estime cette riveraine : "Dans nos copropriétés respectives, on augmente les dispositifs de sécurité, avec de la vidéosurveillance par exemple. Certaines copropriétés font aussi appel à des gardiens la nuit, ce sont des coûts. Notre préjudice est réel, il est tel qu'on ne peut plus fermer les yeux ni se taire sur cet aspect."

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"Mes clients ne sont pas des sous-citoyens"

Pour maître Gil Moser, ces habitants "ne sont pas des sous-citoyens"' et sont tout à fait légitimes à faire valoir leur droit devant le juge administratif. Dans ce recours préalable, il adresse à la préfecture de police et à la mairie de Paris une "sommation à agir". Il s'agit de les confronter à "leur gestion calamiteuse"' de ce dossier et à obtenir enfin l'évacuation du camp.

"Nous sommes ambitieux, l'idée c'est aussi de créer un précédent afin que l'administration ne reproduise plus jamais ces erreurs et ces fautes". L'avocat et l'association appellent d'ailleurs tous les riverains du square qui estiment subir un préjudice à se manifester. Si ce recours est rejeté et si la situation n'évolue pas rapidement sur place, une plainte au pénal n''est pas exclue, prévient maître Moser. 

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