Le 23 mai, la condamnation à perpétuité de Vadim Chichimarine, un militaire russe accusé d’avoir tué un civil ukrainien, avait fait grand bruit. Désormais, c’est au tour de Moscou de mettre en scène les procès de ses ennemis capturés.

Aiden Aslin et Shaun Pinner, dont le procès a débuté mardi 7 mai, ont la particularité d’être britanniques. Voilà pourquoi la presse d’outre-Manche s’intéresse de près aux décisions qui seront prises à l’égard de ses ressortissants. Et les perspectives ne sont pas rassurantes.

“Les procureurs de la république populaire autoproclamée de Donetsk [territoire séparatiste prorusse où se déroule le procès] ont déclaré que ces hommes risquent la peine de mort pour ’terrorisme’ et pour avoir combattu en tant que ‘mercenaires’ contre l’invasion russe”, indique The Guardian.

Le quotidien britannique explique que Pinner et Aslin – qui s’était engagé par le passé au sein d’une milice kurde combattant Daech et qui depuis 2018 est en Ukraine – ont été capturés alors qu’ils combattaient à Marioupol aux côtés des soldats ukrainiens.

“Tribunaux Nuremberg 2.0”

Les deux hommes sont des volontaires qui, comme de nombreux étrangers, se sont engagés aux côtés des forces de Kiev lorsque les hostilités ont éclaté. Parmi ces foreign fighters jugés actuellement figure aussi le Marocain Brahim Saadoun, apparu à côté des deux Britanniques dans les premières images du procès diffusées sur les réseaux sociaux prorusses.

Ce procès revêt une grande importance médiatique pour Moscou, dont la stratégie au sujet des affaires de justice liées à la guerre est ainsi décrite par The Guardian :

“Les autorités russes ont menacé de mettre en place des tribunaux militaires qu’ils ont appelés ‘Nuremberg 2.0’, censés être le pendant des procès pour crimes de guerre qui se tiennent à Kiev contre des soldats russes. Des observateurs soulignent que ces procès pourraient être délibérément organisés pour mettre un maximum de pression sur les Occidentaux et pour inciter les échanges de prisonniers avec des soldats russes capturés en Ukraine.”