Churchill : « Je n’ai rien à offrir que du sang, de la sueur et des larmes. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Seconde Guerre Mondiale

L’invasion allemande

En mai-juin 1940, c’est l’invasion allemande, et la débâcle. Paris tombe le 14 juin. La bataille de France est finie, l’armée française pratiquement anéantie : plus de 100 000 militaires morts en un mois, 2 millions de prisonniers. Et l’exode des populations affolées se poursuit, vers le sud.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Je n’ai rien à offrir que du sang, de la sueur et des larmes. »2739

Sir Winston CHURCHILL (1874-1965), Chambre des Communes, 13 mai 1940. Du sang, de la sueur et des larmes (posthume), Discours de Winston Churchill

Premier discours du nouveau Premier ministre anglais : le 10 mai, il a pris la tête d’un vrai gouvernement de coalition (…)

De Gaulle juge vite et bien l’homme qui sera son allié numéro un : « Winston Churchill m’apparut, d’un bout à l’autre du drame, comme le grand champion d’une grande entreprise et le grand artiste d’une grande Histoire » (Mémoires de guerre, L’Appel).

« Le gouvernement restera à Paris ; même sous le bombardement. Si Paris est pris, on ira ailleurs. S’il le faut, nous nous retirerons sur un cuirassé et nous croiserons, avec la flotte, en vue des côtes de France. »2740

Paul REYNAUD (1878-1966), Allocution à la radio, 16 mai 1940. Au cœur de la mêlée (1951), Paul Reynaud

Le chef du gouvernement multiplie les déclarations imprudentes.

Après la « drôle de guerre » qui n’est qu’attente, voici la « guerre éclair » (Blitzkrieg). L’Allemagne a envahi les trois pays neutres : Luxembourg, Belgique, Pays-Bas. Le 10 mai, ses blindés attaquent la France par les Ardennes et percent le front à Sedan. L’arme absolue de la Wehrmacht est la Panzerdivision, unité autonome d’environ 300 chars (…)

« Il n’y a pas deux cents kilomètres entre Paris et l’étranger, six jours de marche, trois heures d’auto, une heure d’avion. Un seul revers aux sources de l’Oise, voilà le Louvre à portée de camion. »2741

Charles de GAULLE (1890-1970), Vers l’armée de métier (1934)

Dans ce livre de stratégie militaire, de Gaulle préconise déjà une armée motorisée et blindée, mais il n’a pas l’oreille du pouvoir, alors qu’en Allemagne, le général Guderian, théoricien des chars, peut équiper de façon ultramoderne une armée dont il prend le commandement.

« Si l’on venait me dire un jour que seul un miracle peut sauver la France, ce jour-là je dirais : je crois au miracle, parce que je crois en la France. »2742

Paul REYNAUD (1878-1966), Sénat, 21 mai 1940. 1940, l’année terrible (1990), Jean-Pierre Azéma

Les blindés allemands de Guderian foncent sur Paris, et Amiens est pris le 20 mai. C’est la bataille de France, guerre éclair qui sème la panique dans la population civile. Et c’est le début de l’exode.

Paul Reynaud a donné sa démission, refusée par le président Lebrun. Le 18 mai, il remanie son gouvernement dans le sens de l’Union nationale, les royalistes y côtoient les socialistes – les communistes restent exclus (conséquence du pacte germano-soviétique). Pétain (84 ans), vainqueur historique de Verdun, devient vice-président du Conseil (…)

« Je survole donc des routes noires de l’interminable sirop qui n’en finit plus de couler. On évacue, dit-on, les populations. Ce n’est déjà plus vrai. Elles s’évacuent d’elles-mêmes. Il est une contagion démente dans cet exode. Car où vont-ils, ces vagabonds ? Ils se mettent en marche vers le sud, comme s’il était là-bas des logements et des aliments […] L’ennemi progresse plus vite que l’exode. »2743

Antoine de SAINT-EXUPÉRY (1900-1944), Pilote de guerre (1942)

Ils seront près de 12 millions, réfugiés de tous âges, toutes conditions, fuyant l’invasion venue du nord, mais qui les rattrape, qui est maintenant partout (…)

« Oui, papa, nous voilà : vingt mille types qui voulaient être des héros et qui se sont rendus sans combattre en rase campagne. »2744

Jean-Paul SARTRE (1905-1980), La Mort dans l’âme (1940)

Il y a eu des combats et il reste des poches de résistance, mais l’ampleur et la rapidité de la débâcle française surprirent tout le monde, même l’armée allemande.

« Que voulez-vous, Monsieur le préfet, soixante-dix ans de démocratie, ça se paie. »2745

Charles MAURRAS (1868-1952), au préfet de la Vienne, juin 1940. Encyclopædia Universalis, article « Action française »

Cette défaite de la France est une amère victoire pour l’homme de l’Action française : a-t-il assez dit que la démocratie, c’est la mort politique d’un pays ! Aussi a-t-il soutenu Mussolini, Franco. Mais pas Hitler, ennemi parce qu’envahisseur du sol sacré (…)

« Aujourd’hui, 10 juin 1940, la main qui tenait le poignard l’a plongé dans le dos de son voisin. »2746

Franklin Delano ROOSEVELT (1882-1945), Université de Virginia, 10 juin 1940. Soixante jours qui ébranlèrent l’Occident (1956), Jacques Benoist-Méchin

Un malheur ne vient jamais seul : l’Italie a déclaré la guerre à la France.

Mussolini, prudemment non-belligérant jusqu’alors, voit déjà la victoire d’Hitler, veut « s’asseoir à la table des vainqueurs » et avoir sa part des dépouilles – il réclame la Corse, la Savoie, Nice et Menton (…)

« Nous lutterons en avant de Paris, nous lutterons en arrière de Paris, nous nous enfermerons dans une de nos provinces et, si nous en sommes chassés, nous irons en Afrique du Nord et, au besoin, dans nos possessions d’Amérique. »2747

Paul REYNAUD (1878-1966), Message à F.D. Roosevelt, 10 juin 1940. Franklin Roosevelt et la France, 1939-1945 (1988), André Béziat

Le jour où le gouvernement quitte la capitale pour se replier sur Tours, puis Bordeaux, bientôt Vichy.

Paris, déclarée ville ouverte par Weygand, tombe aux mains des Allemands le 14 juin. Le gouvernement tombera aussi, le 16 juin : cette résistance voulue par Paul Reynaud (et que seul de Gaulle pourra imposer), la majorité du cabinet la refuse, à l’image du pays matraqué par la catastrophe (…)

« Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir quand on est en danger. »2748

Jean MOULIN (1899-1943), Lettre à sa mère et à sa sœur, 15 juin 1940. Vies et morts de Jean Moulin (1998), Pierre Péan

Sous-préfet à 27 ans, chargé en 1936 d’acheminer vers l’Espagne républicaine le matériel de guerre soviétique, il est préfet d’Eure-et-Loir et refusera, le 17 juin, de signer une déclaration accusant de crimes de guerre les troupes coloniales engagées dans le secteur de Chartres.

Révoqué comme franc-maçon par le gouvernement de Vichy en juillet, il rejoindra de Gaulle à Londres en automne.

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