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Santé

Covid-19 : les symptômes dépendent du variant du coronavirus

Une étude anglaise montre que les variants du coronavirus ne causent pas tous les mêmes symptômes ni avec la même fréquence.

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Contrairement aux variants précédents, le symptôme le plus associé à Omicron n'est pas la perte de l'odorat, mais la fièvre.

Contrairement aux variants précédents, le symptôme le plus associé à Omicron n'est pas la perte de l'odorat, mais la fièvre.

PEAKSTOCK / SCIENCE PHOTO LIBRAR / LDA / Science Photo Library via AFP

À chaque variant ses symptômes. La pandémie a beaucoup évolué depuis son début à cause des variants du coronavirus qui se succèdent depuis deux ans. Les différentes vagues épidémiques causées par Alpha, Delta et maintenant Omicron ont été différentes que la première vague en mars 2020, en fonction des caractéristiques de chaque variant : plus virulents, plus contagieux, plus difficiles à contrôler par les anticorps… Et ces différences ne sont pas uniquement épidémiques (causant plus ou moins de cas ou de décès) mais aussi individuelles, avec des symptômes qui varient en fonction du variant, selon une étude de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni), mise en ligne en preprint (pas encore révu par les pairs) le 23 mai 2022.

Les variants causent de plus en plus de symptômes

Les chercheurs ont utilisé les données de l’étude épidémiologique React-1 (pour REal-time Assessment of Community Transmission ou évaluation en temps réel de la transmission du coronavirus dans la communauté). Cette étude du Service anglais de santé (NHS) recrute au hasard environ 100.000 participants adultes tous les mois dans toute l’Angleterre, leur envoyant des tests PCR et leur posant des questions sur d’éventuels symptômes, afin de déterminer le nombre de personnes infectées à un moment donné. Les participants répondent aux questions et font l’écouvillonnage avant d’envoyer le test PCR par la poste, donc ils décrivent leurs symptômes avant de savoir si leurs tests sont positifs ou pas. Plus d’un million et demi de personnes ont participé depuis mai 2020, dont environ 17.000 étaient infectés au moment du test par la souche originelle du coronavirus ou un des variants : Alpha, Delta, Omicron BA.1 et Omicron BA.2.

Premier résultat intéressant : la proportion de malades asymptomatiques est de plus en plus faible depuis le début de la pandémie. Un peu moins de la moitié des personnes infectées avec la souche originelle (45%) déclarait au moins un des 26 symptômes associés au Covid. Cette proportion est passée ensuite à 55% avec Alpha, 64% avec Delta, 70% avec BA.1 et 76% avec BA.2. Et ces symptômes étaient bien dus au Covid, car il y avait une association forte entre le fait de déclarer un symptôme et avoir un test positif (sachant que les participants ne connaissent pas encore le résultat du test au moment de déclarer leurs symptômes).

Les patients de la dernière vague (celle causée par BA.2) sont donc ceux qui ont le plus fréquemment un des symptômes. Mais ils sont aussi ceux qui ont le plus de symptômes en même temps : ils déclaraient en moyenne 6 symptômes dans la semaine précédant le résultat du test PCR, contre 4,6 pour BA.1 et Delta, 3,4 pour Alpha et 2,7 pour la souche originelle. Il semblerait donc que les différentes évolutions du coronavirus entrainent de plus en plus de symptômes. De plus, ces symptômes paraissent de plus en plus disruptifs avec la vie des participants. Près d’un sur cinq patients avec BA.2 (17,6%) déclarait que ses symptômes avaient un impact lourd sur leurs activités quotidiennes, contre un sur dix pour BA.1 (10,7%) et Delta (10,5%). Remarque : cette information n’était pas disponible pour Alpha ni pour la souche originelle.

Les symptômes d’Omicron sont différents de ceux des autres variants

La fréquence et le nombre de ces variants changeaient ainsi de variant en variant, mais aussi la nature de ces symptômes. Les symptômes les plus associés avec la première partie de la pandémie (souche originelle, Alpha et Delta) étaient ceux concernant la perte ou la modification de l’odorat ou du gout. Alors qu’avec Omicron et ses sous-variants, les symptômes les plus fréquents sont la fièvre et d’autres symptômes proches de ceux de la grippe.

BA.2 est plus virulent que BA.1

Cependant, il y avait aussi des différences entre les sous-variants d’Omicron : BA.2 causait plus souvent des douleurs de poitrine, une forte fatigue et une toux persistante (entre autres symptômes) que BA.1, ce qui pourrait expliquer pourquoi il a un impact plus important sur les activités quotidiennes des participants.

Cette majeure virulence de BA.2 par rapport à BA.1 n’est pas due à une baisse de la protection des vaccins avec le temps, car cette différence était aussi observée chez des patients couplés en fonction du temps écoulé depuis leur troisième dose : ceux avec BA.2 avec 64% de plus de risque d’avoir des symptômes qui impactent leur quotidien. Il reste maintenant à voir si les nouveaux sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5 (qui devraient devenir majoritaires en France dans les prochains jours) gardent cette tendance à causer davantage de symptômes.

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