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La crise dans le recrutement des enseignants n’épargne ni la France ni les pays voisins

Alors que la rentrée fait craindre une pénurie de professeurs, un rapport présenté, jeudi, en commission des finances au Sénat, tente de décrypter la situation en misant sur les comparaisons internationales. Les pistes avancées touchent à l’organisation même du système.

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Publié le 10 juin 2022 à 09h51, modifié le 10 juin 2022 à 09h56

Temps de Lecture 3 min.

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Voilà un rapport qui tombe à point nommé. A l’heure où l’éducation nationale se prépare, pour cette première rentrée du second quinquennat Macron, à des difficultés record de recrutement des enseignants – au point de miser, comme à Versailles ou à Toulouse, sur des « job dating » pour réussir à positionner, en septembre, un enseignant (même non titulaire) devant chaque classe –, le Sénat pose sa loupe sur cette problématique, majeure, des ressources humaines à l’école.

« Enième » rapport sur un sujet – la crise des vocations – déjà amplement documenté ? Pas tout à fait : alors que l’ensemble des organisations syndicales ont interpellé, mercredi 8 juin, le nouveau ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, pour lui demander de les recevoir « le plus rapidement possible », un rapport d’information intitulé « Crise d’attractivité du métier d’enseignant : quelles réponses des pays européens ? », présenté, jeudi 9 juin, par le sénateur (Les Républicains) Gérard Longuet, au nom de la commission des finances du Sénat, aborde le sujet sous un prisme des comparaisons internationales. Avec le risque, que ne manqueront pas de mettre en avant les porte-parole du monde enseignant, de mettre sur le même plan des « profils », des parcours et des situations professionnelles qui n’ont pas grand-chose à voir d’un pays à l’autre.

Le rapporteur, Gérard Longuet, a, pour défendre ce choix, un constat à faire valoir : si de « grandes disparités » existent dans le métier de professeur, « l’ensemble des pays européens est confronté, écrit-il, à des difficultés croissantes de recrutement laissant présager une réelle crise d’attractivité européenne ». Une situation qui remonte, selon les spécialistes de l’école, à une quinzaine d’années.

Le salaire ne fait pas tout

En Suède, il faudrait recruter 77 000 professeurs, d’ici à 2023, pour répondre aux besoins. L’Allemagne n’est pas épargnée : il lui manquait 15 000 enseignants à la rentrée 2019, et il pourrait en manquer encore 26 000, rien qu’au primaire, d’ici à 2025. Au Portugal, 30 000 départs à la retraite sont prévus d’ici à 2030, ce qui représente un cinquième des enseignants en poste.

Les deux derniers exemples cités font l’objet d’un long développement : en consacrant aux enseignants allemands et portugais une analyse détaillée, le rapport fait le lien entre revalorisation et attractivité. Pour le nuancer fortement : l’Allemagne et le Portugal, souvent cités en exemple pour avoir eu leur « choc PISA » et qui ont en commun de bien rémunérer leurs professeurs, n’échappent pas au tarissement du « vivier ». Un signe que le salaire ne fait pas tout.

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