“Cela fait plus de deux mois que notre complexe résidentiel est confiné. Pour maintenir une bonne santé physique et mentale, se promener à l’intérieur du complexe est devenu une activité quotidienne importante”, raconte un jeune blogueur sur WeChat, l’un des deux principaux réseaux sociaux chinois. En franchisant la barre des 100 000 vues sur WeChat, l’article a été relayé par plusieurs médias scientifiques en ligne.

Dans son article, le blogueur prétend avoir recensé 86 variétés de plantes, principalement réparties sur cinq zones : pelouse, pied de haies, pied de grands arbres, coins abandonnés et parking. Quarante-trois plantes sont consommables comme “légumes sauvages”, 84 peuvent être utilisées en médecine traditionnelle chinoise, et 7 sont répertoriées comme espèces exotiques envahissantes par les autorités chinoises, détaille l’article.

Comparer et confirmer

De son propre aveu, cet amateur n’a aucune formation en taxonomie végétale. Mais il s’intéresse aux plantes depuis son enfance. Il “a ainsi accumulé de l’expérience grâce à des années d’observation et d’entretien des plantes”. C’est ce qui lui a permis d’énumérer les 86 variétés, en les classant en 8 catégories. “Des Astéracées, une des plus grandes familles du monde végétal, ont elles aussi été observées dans notre complexe résidentiel”, s’amuse le jeune Shanghaïen. Des Poacées (graminées), des Lamiacées et des Rubiacées figurent également sur la liste de ses découvertes.

Précisément, du 21 mars au 16 mai, durant cinquante-sept jours, dans son complexe résidentiel Wujie Fang, construit en 1996 sur un champ agricole du district de Pudong, le jeune Shanghaïen a observé les végétaux en se promenant dans cette zone de 0,08 km2.

Dans son article, il précise que les logiciels de reconnaissance d’images et les applications qu’il utilise pour distinguer ces variétés “ne sont pas assez précis”. C’est pourquoi il explique devoir comparer ces plantes et confirmer leur nom à l’aide de sites professionnels comme celui du Centre de données phytosanitaires de Chine et celui du Centre national des ressources en taxonomie des plantes.

Contrairement à ce que véhiculent les idées reçues sur les mégalopoles polluées, le Shanghaïen prétend non seulement qu’il entend des chants d’oiseaux dans son complexe résidentiel, mais aussi qu’il rencontre de temps en temps “des belettes et des hérissons, la nuit”.