L’affaire de la maison squattée près de Paris prend une tournure inattendue: le couple a volontairement menti

Retournement de situation inattendu dans l’affaire de la maison squattée à Ollainville, en Essonne. Dans une vidéo publiée mercredi par Le Parisien, un couple expliquait être passé “du rêve au cauchemar”. Selon leur récit, Élodie et Laurent avaient signé les papiers pour l’achat d’une maison le 19 mai dernier. Une fête était prévue dans leur nouvelle habitation pour arroser cette acquisition.

Mais “un gros problème” s’est soi-disant soudain présenté à eux: à l’intérieur, il y avait une famille, un couple et quatre enfants, qui refusait de partir. Trois semaines plus tard, les squatteurs n’avaient toujours pas bougé malgré l’insistance du couple francilien. Les gendarmes avaient été prévenus, mais ils n’avaient rien pu faire. Élodie et Laurent avaient donc entamé “d’interminables démarches administratives”.

Présentée ainsi, cette version a ému les réseaux sociaux. Les principaux médias nationaux ont évoqué l’affaire, comme le JT de TF1, alors que le couple a été invité par TPMP. Deux ministres ont réagi jeudi sur Twitter: Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Amélie de Montchalin ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires également candidate aux législatives dans le département, ont demandé “immédiatement au préfet de l’Essonne d’engager (…) une évacuation rapide des occupants illégaux”.

Le soir même, le préfet a effectivement pris “un arrêté de mise en demeure”, concernant le squat du pavillon d’Ollainville. Et le vendredi matin, on a appris que la famille a dû quitter les lieux, agressée et gazée par des personnes masquées. Une plainte a été déposée et une enquête ouverte.

Sauf que dans le même temps, des incohérences ont été pointées du doigt. D’abord sur Twitter, un internaute a fait part de ses doutes sur la version d’Élodie et de Laurent. Il explique notamment que la maison est vendue 140.000 euros, soit “une bouchée de pain” pour la zone. “Normal”, écrit-il, “elle est habitée, il faut donc entamer des démarches judiciaires pour la libérer”.

Une hypothèse confirmée par la conseillère en immobilier qui a réalisé la vente. Le 19 mai, elle expliquait dans une vidéo “qu’il s’agit d’un bien à un coût très intéressant, du fait de tous les travaux de remise en état, du fait de l’occupation des squatteurs, dont il faut encore s’occuper, il y a des procédures à mettre en place.” Sans ce squat, elle aurait coûté au moins 100.000 euros de plus au couple.

Vendredi soir, la rédaction du Parisien a communiqué pour faire part de “sa certitude qu’Élodie et Laurent savaient que la maison était squattée, alors qu’ils ont affirmé plusieurs fois le contraire”. Le média relève notamment une “mise en scène” du jeu de clés, utilisé “pour faire genre”, selon les mots du propriétaire, recontacté. “Nous regrettons sincèrement que ce couple, malgré nos précautions et nos vérifications d’usage, ait pu sciemment nous induire en erreur, et nous nous en excusons sincèrement auprès de nos lecteurs”, conclut le journal.

En bref, Laurent et Élodie étaient conscients au moment de la vente que la maison était occupée, mais ils comptaient sur la loi pour déloger les squatteurs. Voyant que les démarches étaient parties pour durer des mois, voire des années, ils ont décidé de médiatiser l’affaire, en mentant délibérément sur le fait qu’ils étaient prévenus de l’existence de cette famille.