Yémen: un journaliste tué dans l'explosion de sa voiture
Un journaliste yéménite a péri dans l'explosion d'une bombe placée à bord de sa voiture à Aden dans le sud du Yémen, pays ravagé par plus de sept ans de guerre, a indiqué jeudi un responsable.
Le conflit au Yémen oppose le pouvoir appuyé par l'Arabie saoudite voisine aux rebelles Houthis soutenus par l'Iran. Des groupes armés, notamment Al-Qaïda, y sont également actifs.
Des inconnus «ont placé un engin explosif dans la voiture du journaliste Saber Al-Haidari qui travaille pour différents médias étrangers», a indiqué à l'AFP le responsable gouvernemental de la sécurité, sous couvert de l'anonymat.
La voiture a explosé alors que le journaliste roulait pour rentrer chez lui dans le centre d'Aden tard mercredi soir. Il a été tué sous le coup et d'autres personnes à bord du véhicule ont été blessées, selon ce responsable.
Cette attaque rappelle, a-t-il ajouté, l'assassinat en novembre 2021 de la journaliste Racha Abdallah tuée elle aussi dans l'explosion de la voiture de son époux, Mahmoud Al-Atmi, lui aussi journaliste, blessé dans l'attaque.
Les deux attaques n'ont pas été revendiquées.
Reporters sans frontières (RSF) a confirmé la mort de Saber Al-Haidari, «après que des engins explosifs ont été placés sous sa voiture».
Le pouvoir yéménite s'est installé à Aden après avoir été chassé en 2015 par les Houthis de la capitale Sanaa.
La guerre, déclenchée en 2014 par une offensive des rebelles, a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon l'ONU. Elle a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.
Au Yémen, les médias étrangers dépendent presque exclusivement des correspondants locaux confrontés à de multiples menaces.
Selon RSF, les journalistes sont parfois enlevés par les Houthis, Al-Qaïda voire le pouvoir. Ils sont aussi visés par «des attentats, des assassinats et des menaces de mort» de la part de «milices».