Dans l’enclave palestinienne de Gaza, quatre enfants sur cinq souffrent de dépression, constate l’ONG internationale de défense des droits des enfants Save the Children dans un rapport évoqué par plusieurs médias arabes, dont Al-Jazeera. C’est le résultat de quinze années de blocus israélien sur le territoire, analyse le document, intitulé “Trapped” (littéralement “piégés”).

Environ 800 000 enfants, sur les 2 millions d’habitants de Gaza, n’ont jamais connu la vie sans le blocus et ont dû faire face à cinq épisodes de violence intense en plus de la pandémie de Covid-19. Depuis juin 2007, Israël impose un blocus à la bande de Gaza – dirigée par le groupe islamiste Hamas –, affectant gravement l’économie du territoire et restreignant fortement les déplacements ainsi que l’acheminement de produits alimentaires et de médicaments.

La moitié des enfants de Gaza ont pensé au suicide

Dans son rapport, Save the Children note une augmentation significative du nombre d’enfants souffrant d’anxiété (84 % contre 50 % en 2018). Ils sont 80 % à se dire nerveux (contre 55 % en 2018) et 77 % à se dire tristes (contre 62 % en 2018).

Le rapport indique en outre que 79 % des enfants ont souffert d’énurésie nocturne ces dernières années, et 59 % de difficultés d’élocution, y compris de longs épisodes de mutisme, symptôme typique de traumatisme ou de maltraitance.

Plus de la moitié des enfants ont pensé au suicide et trois sur cinq à l’automutilation, indique enfin Al-Jazeera, citant l’ONG. Suite à la publication de son rapport, Save the Children a appelé le gouvernement israélien à prendre des mesures immédiates pour lever le blocus.