Plus aucun député Les Républicains (LR) dans la ville qui fut celle de Jacques Chirac. Plus aucun socialiste dans celle d’Anne Hidalgo. A Paris, le « monde d’avant » est définitivement enterré. Les deux grands partis qui ont si longtemps structuré la vie politique française, et donné chacun plusieurs maires à la capitale, sont désormais effacés du paysage parisien tel que le reflète la nouvelle Assemblée nationale. A la place, une moitié de députés macronistes, une autre d’élus écologistes et « insoumis ». Une nouvelle droite et une nouvelle gauche, dans un parfait face-à-face. Tel est le bilan, spectaculaire, du second tour des législatives à Paris.
Par rapport aux précédentes élections législatives, le changement se révèle impressionnant. En 2017, dans la foulée de l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, ses soutiens avaient obtenu des résultats brillants à Paris. Sur les dix-huit circonscriptions en jeu, douze avaient été conquises par La République en marche (LRM), et une par le MoDem. Une quatorzième devait leur revenir plus tard, avec le ralliement de Pierre-Yves Bournazel (LR). Une vraie razzia. La gauche et la droite classiques, elles, n’avaient pu garder chacune que deux circonscriptions.
Cinq ans plus tard, le scrutin du 19 juin rééquilibre nettement le jeu. Portée par la dynamique de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), la gauche reprend sept circonscriptions à la majorité présidentielle, et obtient au total neuf députés sur dix-huit. Lors des tractations sur les investitures au sein de la Nupes, les négociateurs avaient estimé que neuf circonscriptions parisiennes étaient gagnables. Contrat rempli.
Une première sous la Ve République
Quatre députés macronistes sortants, Laetitia Avia (8e), Buon Tan (9e), Anne-Christine Lang (10e) et Pierre-Yves Bournazel (18e), doivent ainsi laisser leur place. La majorité présidentielle limite cependant la casse. Deux ministres candidats à Paris obtiennent d’extrême justesse leur ticket pour l’Assemblée. Stanislas Guerini sauve son siège à 51 % face à l’écologiste Léa Balage El Mariky. Victoire tout aussi étroite (50,73 %) pour Clément Beaune, confronté à l’avocate Caroline Mecary (LFI). Un succès pour les deux hommes, compte tenu du retard qu’ils accusaient à l’issue du premier tour. Aucun des deux n’aura à quitter le gouvernement. La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, elle, est réélue sans coup férir (68,51 %) dans la 12e circonscription, tout comme Sylvain Maillard (1re) et Gilles Le Gendre (2e).
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