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Poursuivi pour injure publique par Taha Bouhafs, Raphaël Enthoven relaxé par la justice
Le tribunal a relaxé Raphaël Enthoven, poursuivi par Taha Bouhafs pour injure publique.
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Poursuivi pour injure publique par Taha Bouhafs, Raphaël Enthoven relaxé par la justice

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Ce mardi 21 juin, le tribunal judiciaire de Paris a relaxé Raphaël Enthoven. L'essayiste était poursuivi par Taha Bouhafs pour injure publique. Il avait qualifié le journaliste et militant de « collabo ». Un terme qu'il a assumé lors de l'audience du 22 avril.

Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé Raphaël Enthoven ce mardi 21 juin. Il était poursuivi pour injure publique par le journaliste et militant Taha Bouhafs. Sur Twitter, l'essayiste l'avait qualifié de « collabo ». Le tribunal a suivi la procureure qui n'avait pas requis de condamnation. Durant l'audience du 22 avril, elle appelait « à prendre en compte le contexte dans lequel les propos poursuivis ont été prononcés », rappelant que « l'un comme l'autre ont déjà pu employer un ton vif, qui fait leur marque de fabrique ».

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Les faits se sont déroulés le 22 décembre 2018. Dans un message posté sur Twitter, Taha Bouhafs voyait dans l'expulsion d'une exposante d'un marché de Noël du Val-d'Oise voilée « l'effet du discours (de) Zineb el Rhazoui ». La journaliste et militante anti-islamisme est très critique du voilement des femmes. En réponse, Raphaël Enthoven affirmait que l'ex candidat dans la Nupes dans la quatorzième circonscription du Rhône, obligé de jeter l'éponge à cause d'accusations d'agressions sexuelles, faisait partie des « collabos (...) qui tiennent la porte aux tueurs » terroristes et « leur indiquent la cible ». Une référence directe à l'assassinat de Samuel Paty, jeté à la vindicte islamiste après des accusations d'islamophobie.

Enthoven assume

« J'assume les propos qui me sont reprochés », a affirmé Raphaël Enthoven lors de l'audience du 22 avril. Pour lui, a-t-il poursuivi, « si l'on considère que l'islamisme est un adversaire de même ampleur que le nazisme, alors dans le cas de Taha Bouhafs (...) "collabo" n'est pas une injure, c'est un constat ».

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Après avoir évoqué la vie « sous très haute protection policière », de l'ancienne journaliste à Charlie Hebdo après qu'elle a réchappé à l'attentat du 7 janvier 2015, Raphaël Enthoven a rappelé qu'elle était « comme (s)a sœur. C'est quelqu'un qu'on menace sans qu'elle ait rien fait de mal. Quand j'ai vu ça, j'ai vu rouge ».

De son côté, l'avocat du philosophe, Thibault de Montbrial, a plaidé la relaxe, invoquant « l'excuse de provocation ». Selon lui, les propos relèveraient plutôt « de diffamation et non d'injure », mais son client n'aurait « pas excédé les limites de la liberté d'expression ».

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Taha Bouhafs était présent lors de l'audience mais a refusé de s'exprimer. Son avocat, Arié Alimi, a dénoncé le terme de « collabo » utilisé par Raphaël Enthoven « pour identifier Taha Bouhafs publiquement ». Il estime que le terme « fait référence à l'inhumanité indicible », et assimile son client « à des terroristes sanguinaires, qui ont tué par le passé en France ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne