Grenoble Le Conseil d’État confirme l'interdiction du port du burkini dans les piscines municipales

Le Conseil d’État a fermé la porte aux burkinis dans les piscines municipales en donnant mardi raison à la préfecture de l'Isère qui s'opposait à une nouvelle disposition controversée de la commune de Grenoble.
La rédaction avec AFP - 21 juin 2022 à 15:12 | mis à jour le 21 juin 2022 à 15:16 - Temps de lecture :
La deuxième action coup de poing des militantes de l’Alliance citoyenne, en juin 2019 à la piscine Jean-Bron, a été le point de départ de cette affaire grenobloise qui dure depuis trois ans déjà. Photo archives Le DL/Èv.M.
La deuxième action coup de poing des militantes de l’Alliance citoyenne, en juin 2019 à la piscine Jean-Bron, a été le point de départ de cette affaire grenobloise qui dure depuis trois ans déjà. Photo archives Le DL/Èv.M.

Le Conseil d'Etat a fermé la porte aux burkinis dans les piscines municipales en donnant mardi raison à la préfecture de l'Isère qui s'opposait à une nouvelle disposition controversée de la commune de Grenoble.

Dans sa décision, la plus haute juridiction administrative a confirmé la décision rendue fin mai par le tribunal administratif de Grenoble, estimant que le nouveau règlement des piscines imposée par la municipalité grenobloise constituait une « dérogation très ciblée » destinée à « satisfaire une revendication religieuse ».

Grenoble avait autorisé le burkini mi-mai

Le conseil municipal de Grenoble avait autorisé mi-mai l'usage de maillots de bains de type burkini, ainsi que la baignade seins nus pour les femmes, dans les piscines de la ville iséroise. Mais quelques jours plus tard, le tribunal administratif de Grenoble avait ordonné la suspension de cette mesure à la suite du dépôt par le préfet de l'Isère d'un « déféré laïcité ».

Les juges avaient estimé que l'article 10 du nouveau règlement des piscines de Grenoble permettrait aux usagers de déroger « à la règle générale d'obligation de porter des tenues ajustées près du corps pour permettre à certains usagers de s'affranchir de cette règle dans un but religieux », et que ses auteurs avaient par là-même « gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public ». Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle avait aussitôt fait part de son intention de faire appel de la suspension devant le Conseil d’État.

Pas la première affaire

Le nouveau règlement des piscines de Grenoble avait été adopté par le conseil municipal à une courte majorité. Certains alliés du maire écologiste s'étaient désolidarisés du projet. Eric Piolle a lui défendu un « choix de simplicité ».

Ce n'est pas la première fois que le port du burkini déclenche une tempête politique nationale. Il y a quelques années, des dizaines de villes françaises avaient pris des « arrêtés anti-burkini ». Si certains avaient été annulés à la suite d'une décision du Conseil d’État, d'autres avaient été validés par la justice.