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"La laïcité est une dictature": l'Île-de-France coupe sa subvention à la Ligue de l'enseignement
Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.
IP3 PRESS/MAXPPP

"La laïcité est une dictature": l'Île-de-France coupe sa subvention à la Ligue de l'enseignement

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La région Île-de-France suspend sa subvention à la Ligue de l'enseignement après des propos « contraires aux valeurs de la laïcité et de la République » tenus par sept élèves encadrés par cette association, lors d'un concours d'éloquence sur la laïcité.

La ligue de l’enseignement devra se passer des financements de la région Île-de-France. La collectivité tenue par Valérie Pécresse suspend sa subvention après des propos « contraires aux valeurs de la laïcité et de la République » tenus par sept élèves encadrés par cette association, lors d'un concours d'éloquence sur la laïcité, a indiqué ce jeudi 23 juin la région à l'AFP. « Des propos tenus par des lycéens lors du concours sont inacceptables, contraires aux valeurs de la laïcité et de la République », a indiqué à l'AFP l'entourage de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, confirmant une information de Charlie Hebdo.

« Sur les neuf candidats de la demi-finale, sept ont tenu ces propos et les sept ont été coachés par la Ligue de l'enseignement. La subvention de la Ligue de l'enseignement est suspendue, il y aura un audit interne lancé sur la Ligue de l'enseignement », a-t-on ajouté. La subvention annuelle pour le concours d'éloquence s'élève à 10 000 euros, selon la Ligue de l'enseignement.

Un « défaut d’encadrement »

Selon Charlie Hebdo, des propos tels que « la laïcité est le cercueil des femmes » ou encore « la laïcité est une forme de dictature » ont été rapportés par ces lycéens. La région reproche à la Ligue de l'enseignement – qui regroupe des associations locales proposant des activités éducatives, culturelles, sportives et de loisirs et se présente comme un mouvement laïc d'éducation populaire –, un « défaut d'encadrement dans la préparation du concours et de la matière ».

Pour Stéphane Alexandre, délégué général de la fédération de Paris de la Ligue de l'enseignement, contacté par l'AFP, ces propos « sont évidemment contestables et dénotent d'une incompréhension totale de ce qu'est la laïcité ». « Une lycéenne décide d’exprimer ses convictions, qui certes ne sont pas les nôtres, et c'est justement notre travail d'éducateur d'expliquer les choses à ces jeunes mineurs » a-t-il ajouté. La demi-finale a eu lieu à Paris mi-mai et la finale est prévue pour le 2 juillet, au Sénat. Lancé par la région via un appel à projets, ce concours d'éloquence est mis en œuvre par les deux associations retenues, à savoir La Ligue de l'Éducation et Expressions de France.

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« Comment se fait-il que les candidats coachés par Expressions de France n'aient pas tenu ce genre de propos, et les sept coachés par la Ligue de l'enseignement les aient tenus ? », s'interroge-t-on dans l'entourage de Valérie Pécresse. « Le concours sur la laïcité devrait se poursuivre mais pas avec la Ligue de l'enseignement, qui a été défaillante dans ce partenariat », ajoute-t-on. L'antenne parisienne de la Ligue de l'enseignement « a proposé au Conseil régional de renforcer l'accompagnement des enseignants qui forment et préparent les élèves à ce concours », a indiqué la Ligue, qui réaffirme son « engagement sans faille » dans « la formation à la laïcité et aux valeurs de la République ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne