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Avortement aux Etats-Unis : une élue républicaine estime que les femmes sont capables de gérer «la quantité de sperme» qu'elles «reçoivent»

avortement Des manifestantes pro-avortement, le 25 juin au Texas. [SUZANNE CORDEIRO / AFP]

Elue républicaine dans l'Utah, Karianne Lisonbee a déclaré qu'elle faisait confiance aux femmes pour contrôler «la quantité de sperme» qu'elles recevaient. Une déclaration polémique alors que l'Utah a à son tour interdit l'avortement, dans la foulée de la révocation de l'arrêt Roe v. Wade par la Cour Suprême des Etats-Unis.

«J'ai reçu un SMS aujourd'hui, disant que je devrais plutôt chercher à contrôler l'éjaculation des hommes plutôt que la grossesse des femmes», a ironisé Karianne Lisonbee lors d'une conférence de presse.

Ajoutant que le message suggérait qu'elle ne faisait «pas assez confiance aux femmes pour prendre des décisions à propos de leur propre corps».

«Ma réponse, c'est que je fais justement confiance aux femmes. Je leur fais suffisamment confiance pour qu'elles contrôlent quand elles autorisent un homme à éjaculer en elles, et qu'elles contrôlent la quantité de sperme qu'elles reçoivent», a-t-elle ajouté, admettant que sa déclaration puisse être «provocante».

L'avortement interdit dans l'Utah

A l'issue de la conférence de presse polémique, Karianne Lisonbee s'est exprimée dans un communiqué à Newsweek ce samedi 25 juin. «Ce que j'ai dit hier, en citant le SMS que j'avais reçu, ne reflétait pas mes intentions initiales ou la réponse complète que j'ai envoyée», s'est-elle défendue.

«Cette dernière prenait en compte les femmes qui n'ont pas d'autre choix que d'avorter, quand elles sont victimes d'un viol. Celles-ci sont protégées par l’Etat de l'Utah.» L'Utah interdit aujourd'hui la plupart des avortements, sauf rares exceptions très spécifiques.

La loi prévoit en effet des exceptions dans les cas où un avortement résulte d'un viol [uniquement si ce dernier a été déclaré aux autorités, ndlr], «est nécessaire pour éviter le décès» de la femme enceinte ou encore s'il existe «un risque sérieux d'altération substantielle et irréversible d'une fonction corporelle majeure» du fœtus.

La législation exclut en revanche spécifiquement les cas de trisomie 21, les paralysies cérébrales ou toute condition «qui n'amène pas un individu à vivre dans un état mental végétatif» comme motif d'avortement.

«Une merveilleuse nouvelle»

Plus tôt, Karianne Lisonbee s'était réjouie de la décision de la Cour Suprême, la décrivant comme «une merveilleuse nouvelle».

L'élue républicaine a tout de même précisé que l'Utah ne «ferait rien» pour empêcher les femmes de se rendre dans un autre Etat pour avorter.

«Il est certain qu'une femme est libre de voyager d'un Etat à l'autre», a-t-elle assuré.

«Je ne connais aucune loi de l'Utah dans le passé qui ait cherché à punir une femme ayant subi un avortement. Nous avons toujours concentré nos lois sur la punition des praticiens qui les pratiquent.»

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