![Amineh Kakabaveh, à Stockholm, Suède, le 7 juillet 2021.](https://img.lemde.fr/2022/06/27/0/0/5160/3492/664/0/75/0/1d74c94_1656316127554-epalivefive609109.jpg)
Son téléphone portable n’arrête pas de sonner. Députée indépendante, Amineh Kakabaveh n’a ni secrétaire ni assistant parlementaire. C’est elle qui gère ses rendez-vous. Elle avait prévu de faire l’interview à la cantine du Parlement, mais se ravise et propose d’aller dans son bureau, « pour ne pas être dérangée ». Il est 11 heures, mardi 21 juin, et tous les journalistes politiques suédois la traquent, pour savoir si elle va soutenir le budget du gouvernement social-démocrate de Suède, le lendemain – ce qu’elle fera.
Cette popularité soudaine, Amineh Kakabaveh la doit à un étrange concours de circonstances, dû à son départ du parti de la gauche, en août 2019. Entre deux blocs, pourvus de 174 sièges chacun, l’ancienne combattante peshmerga, d’origine kurde iranienne, marxiste et féministe, se retrouve en position de faire et défaire les majorités au Parlement. Mais c’est la candidature de la Suède à l’OTAN qui la projette sur le devant de la scène.
A peine le royaume avait-il déposé sa demande d’adhésion, le 18 mai, que le président turc Recept Tayyip Erdogan annonce qu’il y mettra son veto. Il accuse la Suède d’héberger des « terroristes » et constate que certains « siègent même au Parlement ». Parmi les huit députés d’origine kurde, Amineh Kakabaveh se sait visée.
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