L’ancienne mondaine britannique Ghislaine Maxwell a été condamnée, mardi 28 juin, à vingt ans de prison pour les crimes sexuels dont elle avait été reconnue coupable fin décembre 2021. Elle était poursuivie sur six chefs d’accusation de crimes sexuels, dont cinq ont été retenus et en particulier le plus grave : le trafic de jeunes filles mineures au bénéfice du financier américain Jeffrey Epstein.
« La peine prononcée aujourd’hui rend Ghislaine Maxwell responsable d’avoir commis des crimes odieux contre des enfants. Cela envoie un message fort : personne n’est au-dessus des lois et il n’est jamais trop tard pour la justice », a déclaré, dans un communiqué, Damian Williams, procureur fédéral du tribunal de Manhattan, où la juge Alison Nathan a rendu son jugement, mardi.
Au prononcé de la peine, Ghislaine Maxwell a pour la première fois exprimé sa « sympathie pour toutes les victimes » dans cette affaire. Entre 1994 et 2004, elle avait notamment fourni des mineures à Jeffrey Epstein, qui était son ancien compagnon, pour qu’il en abuse sexuellement. Epstein est mort en prison en 2019.
Incarcérée depuis 2020
Agée de 60 ans, la fille du magnat de la presse Robert Maxwell, qui possède aussi les nationalités américaine et française, risque ainsi de finir sa vie incarcérée à New York, où elle est détenue depuis deux ans. Lors du procès, l’accusation l’avait dépeinte en « prédatrice sophistiquée » qui agissait en toute connaissance de cause pour attirer et séduire des jeunes filles, parfois de 14 ans, et les livrer à Epstein dans ses résidences de Floride, de Manhattan ou du Nouveau-Mexique.
En arrivant devant le gigantesque palais de justice du sud de New York, mardi matin, l’une des accusatrices du couple Maxwell-Epstein, Sarah Ransome, avait lancé : « Oui, Ghislaine doit mourir en prison ». « J’ai passé les dix-sept dernières années dans ma propre prison pour ce qu’elle, Jeffrey [Epstein] et tous les complices m’ont fait. J’ai été violée à plusieurs reprises. Parfois, j’étais violée trois fois par jour (...). Il y avait un afflux constant de filles qui étaient violées maintes et maintes fois », a affirmé la jeune femme, qui n’était pas partie civile au procès de Ghislaine Maxwell.
Les avocats de l’accusée avaient formé à la mi-juin une demande de clémence pour une condamnation à moins de vingt ans. Les textes juridiques et la jurisprudence prévoient toutefois jusqu’à cinquante-cinq années de réclusion et les procureurs avaient dit tabler sur au moins trente ans pour sa « responsabilité » et son « manque total de remords » pour ses crimes sexuels.
L’avocate de Ghislaine Maxwell, Bobbi Sternheim, avait encore réclamé, samedi, un report du prononcé de la peine car sa cliente avait été placée « sous surveillance » en prison en raison d’un risque de « suicide ». « Sans justification », selon la défense.
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