Écoducs, tunnels et ponts aériens : les passages à faune se multiplient en France

Les passages à faune se présente comme une solution simple et concrète pour la préservation des animaux sauvages.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 2 ans.

Grenouille, écureuil, hérisson, sanglier… Chaque année en France, des millions d’animaux sauvages périssent des suites d’une collision avec un véhicule. Pour lutter contre ce fléau de taille, il existe une solution concrète : le passage à faune. Objectif ? Permettre aux différentes espèces de traverser un obstacle sans se mettre en danger. Bien que ces aménagements aient mis du temps à se développer sur le sol national, ils sont aujourd’hui en hausse. Découverte.

23 500. C’est le nombre de collisions rien qu’avec des ongulés (mammifères pourvus de sabots ou d’onglons) chaque année en France. Des chiffres en hausse qui montrent l’urgence d’agir. C’est pourquoi la réglementation oblige désormais les projets d’infrastructures à prendre en compte les enjeux de biodiversité et de continuités écologiques. Cette décision résulte “d’une meilleure connaissance et d’un meilleur suivi de ces collisions et des continuités écologiques à l’échelle régionale et locale, notamment sous l’impulsion des associations de protection de la nature”, explique Christian Hosy, coordinateur du réseau biodiversité au sein de France Nature Environnement (FNE).

Si la protection de la faune sauvage semble davantage être considérée par les autorités, c’est parce que les enjeux sont majeurs. En effet, développer ces passages routiers sur l’ensemble du territoire national revient avant tout à lutter contre les risques d’accident liés à des collisions avec des animaux. Car ces derniers entraînent des dégâts matériels, humains et d’exploitation non négligeables.

Photo : Shutterstock

Un développement à l’échelle nationale

“Il semblerait que les passages à faune soient surtout développés en Europe (et la France fait partie des ‘bons élèves’ avec l’Allemagne et les Pays-Bas) et en Amérique du Nord.”

Christian Hosy

1 million d’euros consacré en 2022

Depuis quelques années, on voit apparaître une diversité de dispositifs en France, tels que les écoponts, écoducs, tunnels ou encore ponts aériens. Ces différents passages routiers installés près des autoroutes, des départementales ou encore des voies ferrées permettent de faciliter la traversée de la faune sauvage. À ce jour, il n’existe aucune cartographie et les statistiques ne sont pas à jour. Et pour cause, “le système d’information sur les passages à faune est en cours de construction à l’échelle nationale française”.

Toutefois, des premières données fiables ont été publiées par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA). En 2017, la France comptait 3 962 passages à faune et, selon une première cartographie de leur localisation sur les réseaux routier et autoroutier, les territoires les plus développés se situeraient dans le sud de la France (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Région Sud-PACA). Depuis 2021, la Loire Atlantique se distingue également avec le développement d’une politique active en matière de passage à faune sous l’impulsion des associations locales. Au total, près de 250 nouveaux aménagements d’infrastructures sont prévus d’ici 2027 et un million d’euros est consacré dès cette année.

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“Une politique active est nécessaire”

Selon Christian Hosy, “une politique active dans ce domaine est nécessaire car la destruction, la détérioration et la fragmentation des milieux naturels par les activités humaines est la principale pression qui s’exerce aujourd’hui sur la biodiversité”.

Mais pour conduire cette politique de manière intelligente, encore faut-il positionner correctement les ouvrages (c’est-à-dire, les secteurs où les espèces se déplacent le plus), en les adaptant aux espèces qui les empruntent, en les aménageant en conséquence, en les entretenant et en suivant leur efficacité. De plus, il faut aussi traiter en parallèle les autres pressions, telles que les pollutions, les invasions biologiques, les surexploitations et bien sûr, le réchauffement climatique.

Il reste donc un long chemin à parcourir pour protéger la faune sauvage du trafic routier.

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