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Égalité : la France, longtemps à la traîne des pays ayant mis une femme à la tête de leur Parlement

Yaël Braun-Pivet est devenue la première femme à la tête du Parlement en France. L’Hexagone est bien à la traîne par rapport aux autres pays européens.

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Avec l’élection au perchoir de Yaël Braun-Pivet, mardi, la France a rejoint avec retard la quasi-totalité de ses voisins européens dont les assemblées nationales sont ou ont été présidées par des femmes.

> Les débuts

Avant 1945, l’Autriche est le seul État où une femme ait été élue à la présidence d’une chambre (le Bundesrat) : Olga Rudel-Zeynek en 1927. Après guerre, ont suivi le Danemark en 1950, la Hongrie et l’Uruguay en 1963, puis l’Allemagne (1972), le Canada (1972), l’Argentine (1973), l’Islande (1974), la Suisse (1977), l’Italie (1979)… selon les données compilées par l’Union interparlementaire (UIP), l’organisation mondiale des parlements des États souverains, basée à Genève.

La Française Simone Veil est devenue en 1979 la première femme élue à la présidence du Parlement européen basé à Strasbourg. Parmi les derniers pays ayant porté pour la première fois une femme à la présidence de leur Parlement ou d’une de ses Chambres, figurent l’Andorre, le Bélarus, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Malawi, la République démocratique du Congo et le Togo en 2019, l’Azerbaïdjan et Kiribati en 2020, Chypre en 2021 ou encore la Slovénie en mai 2022.

> 22 % de femmes à la tête d’un Parlement

Globalement, au 1er janvier 2022, les femmes représentaient environ 22 % des présidents de parlement, contre 20,9 % il y a un an, d’après l’UIP. Aux États-Unis, Nancy Pelosi préside la Chambre des Représentants de 2007 à 2011 et depuis 2019, tandis que le Sénat est dirigé par la vice-présidente, Kamala Harris.

Du côté de l’Europe, nombre d’assemblées parlementaires sont dirigées par des femmes. En Belgique, les deux chambres sont présidées par Eliane Tilieux et Stéphanie D’Hose. L’Italie a placé Maria Elisabetta Alberti Casellati à la tête du Sénat. En Allemagne, Bärbel Bas préside le Bundestag, en Espagne Meritxell Batet est à la tête du Congrès des députés.

Aux Pays-Bas, Vera Bergkamp dirige la Chambre des Représentants, tandis qu’en Autriche Christine Schwarz-Fuchs préside le Conseil fédéral. En Russie, Valentina Matvienko, considérée comme proche du président Vladimir Poutine, préside le Conseil de la Fédération (équivalent au Sénat en France) depuis septembre 2011.

Au sein de l’Union européenne, seule la Slovaquie n’a jamais porté une femme à la tête de son parlement. Le Parlement européen est également présidé par une femme, la Maltaise Roberta Metsola.

> Le cas particulier du Rwanda

Au Rwanda, Donatille Mukabalisa est, depuis 2013, à la tête de la chambre la plus féminisée au monde, avec plus de 61 % de députées, selon les données de l’UIP. Dans la période suivant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, la population était composée en grande majorité de femmes et, en 2003, le gouvernement a décidé de leur donner une plus grande place dans la vie politique du pays en instaurant des quotas.

En 2008, le Rwanda est devenu le premier pays au monde à avoir un parlement à majorité féminine, choisissant une femme à la tête de la chambre des députés : Rose Mukantabana, à laquelle a succédé Donatille Mukabalisa.

> La France loin de la parité

En France, la nouvelle Assemblée nationale issue des élections de juin est encore loin de la parité, avec 37 % de femmes députés, soit 215 femmes, contre 224 élues en 2017. C’est au sein de l’alliance LR/UDI que les femmes sont proportionnellement les moins présentes (28 %) tandis qu’elles sont les plus nombreuses au sein de la Nupes (43 %).

La France arrive désormais 7e sur 27 pour la part de femmes députées en Europe et, 31 ans après Édith Cresson, une deuxième femme, Élisabeth Borne, y est devenue Première ministre en mai dernier. Le Sénat n’a jamais été présidé par une femme.

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