Le 3 juin dernier, deux écoliers, de 4 et 6 ans, n’ont pas eu le droit d’aller en classe, ni de jouer avec leurs petits camarades. Gabriel et son frère Simon ont passé la journée dans un bureau de l’administration de l’école privée et catholique Sainte-Jeanne d’Arc de Tours, « sous la surveillance d’un adulte, avec une trousse de crayons de couleur. Ils ont été envoyés en récréation ensemble, en dehors des créneaux réservés aux autres élèves. Interdits de cantine, ils ont mangé leur repas, seuls, dans la pièce où ils étaient cantonnés », détaille « Le Monde ». 

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Ils ne se sont pas battus, ni n’ont mis en danger qui que ce soit. Mais ils portaient une jupe pour l’un, une robe pour l’autre. Leurs parents, après avoir rencontré la direction de l’école, ont déposé une main courante le 16 juin. 

Selon l’école, il faut une « préparation psychologique » pour les autres élèves 

Au nom de l’égalité, et pour leur aîné, Gabriel. « Mon fils de 6 ans aime le rose, les paillettes, et porter des robes. Il n’est pas accepté en classe quand il en porte », s’indigne le père, dans un article de « La Nouvelle République ». Si son petit frère, Simon, s’amuse de temps en temps à emprunter les robes de sa sœur jumelle, Gabriel le fait de manière beaucoup plus récurrente, et s’interroge sur les questions de genre

Depuis janvier, les parents des petits garçons ont rencontré la direction de l’établissement à plusieurs reprises, pour indiquer que leurs enfants pourraient venir en jupe ou robe à l’école. Deux arguments ont été avancés par l’établissement, qui a demandé un délai : les vêtements amples ne seraient pas adaptés aux activités physiques, et les autres élèves devraient être « préparés psychologiquement » à la vue d’un garçon « habillé en fille », détaille « Le Monde ». 

Changement d’école pour la fratrie

Face à cette préparation qui ne venait pas et à la vue des nombreuses petites filles qui, elles, sont autorisées à aller à l’école en jupe, les parents de Gabriel et Simon les ont autorisés à aller à l’école vêtus comme bon leur semblait. Une première fois le 12 mai : Gabriel a été renvoyé chez lui à midi. Une seconde fois ce 3 juin. La décision de l’isolement aurait été prise par le diocèse, qui explique dans « Le Monde » que les élèves sont tenus de « respecter les codes sociaux et vestimentaires ». 

Après l’incident, des tags sont apparus sur la façade de l’établissement – « Je m’habille comme je veux ! Pas de sexisme dans nos écoles ». Le code vestimentaire de l’école a été supprimé du site internet. Et en septembre prochain, les enfants iront dans une école publique du centre de Tours, où les spécificités vestimentaires de Gabriel ne posent pas de problème.