Les États-Unis envisagent d’accroître leur présence militaire en Europe dans le cadre du renforcement de leur défense à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a annoncé le président Joe Biden avant que les dirigeants de l’OTAN ne se réunissent pour leur sommet historique à Madrid mercredi (29 juin).
« Les États-Unis vont renforcer leur dispositif de forces en Europe et répondre à l’évolution de l’environnement sécuritaire », a déclaré M. Biden, en précisant qu’ils prévoient de « défendre chaque centimètre carré du territoire allié ».
Les États-Unis ont renforcé leur présence depuis peu avant l’invasion russe de la fin février, augmentant d’environ 20 000 soldats les 80 000 qui se trouvaient précédemment en Europe.
Dans un discours prononcé aux côtés du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, M. Biden a annoncé que les États-Unis prévoyaient d’établir un « quartier général permanent » pour le 5e corps d’armée américain en Pologne.
Washington enverra également 5 000 soldats dans le cadre d’une brigade de rotation basée en Roumanie, renforcera les déploiements de rotation dans les pays baltes, affectera des escadrons supplémentaires d’avions de combat F-35 au Royaume-Uni, mettra en place une défense aérienne supplémentaire en Allemagne et en Italie, et enverra deux destroyers navals supplémentaires en Espagne.
M. Biden a déclaré que le sommet des dirigeants des pays de l’OTAN à Madrid était « historique » et que les nouveaux déploiements américains « envoient un message sans équivoque indiquant que l’OTAN est forte et unie ».
« À un moment où le président russe Vladimir Poutine a fait voler en éclats la paix en Europe (…), les États-Unis et leurs alliés se mobilisent et prouvent que l’OTAN est plus nécessaire que jamais », a déclaré M. Biden.
L’annonce du renforcement des troupes intervient alors que l’alliance occidentale doit également convenir que les principaux alliés tels que les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada affecteront préalablement des troupes, des armes et des équipements aux pays baltes et intensifieront les exercices d’entraînement.
L’OTAN a également pour objectif d’avoir jusqu’à 300 000 soldats prêts à être déployés en cas de conflit, dans le cadre d’une force de réaction élargie de l’OTAN.
L’OTAN considère que la Russie accomplit le contraire de ce que son président Vladimir Poutine cherchait lorsqu’il a lancé sa guerre en Ukraine, en partie pour contrer l’expansion de l’alliance de l’OTAN, selon les dirigeants occidentaux.
La Russie sera identifiée comme la « principale menace » de l’OTAN dans le nouveau concept stratégique de l’alliance, alors qu’elle était auparavant classée comme un « partenaire stratégique » de l’OTAN.
« L’un des messages les plus importants du président Vladimir Poutine (…) était qu’il était opposé à tout nouvel élargissement de l’OTAN », a déclaré M. Stoltenberg aux journalistes mardi soir.
« Il voulait moins d’OTAN. Maintenant, le président Vladimir Poutine aura encore plus d’OTAN à ses frontières », a-t-il ajouté.
