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«Je l'ai vu partir libre du tribunal» : violée par un chauffeur de taxi, Karine témoigne

Victime d'un viol en 2016, Karine a vu son agresseur, pourtant reconnu coupable, sortir libre du tribunal d'Evry mercredi 29 juin. Après s'être exprimée sur CNEWS, dénonçant une injustice, le parquet de l'Essonne a finalement fait appel de cette décision.

«Je l'ai vu partir libre du tribunal», a lâché Karine, la gorge serrée. Lui, c'est son agresseur, celui qui l'a violée en 2016. Mercredi, le tribunal d'Evry (Essonne) l'a reconnu coupable de trois chefs d'accusation, à savoir deux viols et une agression sexuelle, en récidive, sur trois victimes différentes. Il a été condamné à six ans de réclusion dont deux ferme, avec un aménagement de peine. Il n'ira donc pas en prison. 

Indignée par ce verdict, Karine a lancé un appel à l'aide sur les réseaux sociaux dès sa sortie du tribunal. Elle demandait à ce que sa voix et sa détresse soient entendues, pour avoir une chance de porter cette affaire devant la cour d'appel. D'ailleurs, le parquet d'Evry a fait appel de la décision ce jeudi 30 juin. 

«On nous a dit que le procureur doutait de sa capacité à faire appel par rapport au dossier. Il pense que peut-être en cour d'appel on nous donnera encore moins et que finalement on ne sera peut-être même plus des victimes, avait-t-elle expliqué sur le plateau de Morandini Live. Mais moi je pense que s'il a été reconnu coupable une fois il le sera une seconde et que sa peine ne peut qu'être plus lourde».

La jeune femme, âgée de 25 ans, décrit un homme «dangereux», déjà condamné en janvier 2016 et qui a abordé ses victimes en tant que chauffeur de taxi. Elle-même rentrait du travail lorsqu'il lui a proposé «une course gratuite» pour la ramener chez elle. Il lui avait alors rappelé qu'il est «dangereux de se promener toute seule le soir», avant de la violer.

La justice «nous a trahies»

«La présidente (de la cour, ndlr) a dit que nous, les parties civiles, n'avions pas dû comprendre cette peine. Effectivement je ne comprends pas que ce soit possible», s'est émue Karine. Si elle n'a «pas eu accès à toutes les motivations» qui ont mené le tribunal à ce verdict, elle dit savoir que la «situation stable» de son agresseur a joué en sa faveur. Il dispose d'un emploi, «a une compagne et une enfant de 2 ans».

«On ne veut pas briser la vie d'un père mais je voulais savoir, est-ce que si je viole et que je fais un enfant derrière, moi aussi je n'aurai pas de prison ? Ou est-ce que c'est juste vis-à-vis des femmes violées ?», s'interrogeait-elle sur les réseaux sociaux. «Ce n'est pas comme ça qu'on doit rendre justice aux femmes violées», en particulier «sous un quinquennat où soi-disant la priorité c'est les violences faites aux femmes».

Dans cette même vidéo, Karine indiquait disposer de dix jours pour faire appel de cette décision. Ecoeurée mais combative, la jeune femme tente de garder espoir. «Ca fait vingt-cinq ans qu'on m'élève en me disant que la justice de ce pays est juste. J'ai confiance en la justice mais hier elle nous a trahies et j'espère qu'elle va réparer ça parce que je sais qu'elle est capable de ça aussi».

Pour rappel, le parquet avait initialement requis douze ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé. 

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