Etats-Unis: Uber a recensé 3800 agressions sexuelles entre 2019 et 2020
Uber a publié son deuxième rapport de sécurité le 30 juin. Le service de VTC y dévoile l’intégralité des signalements qu’il a reçus à la suite d’agressions sexuelles pour la période 2019-2020. Au total, 3824 agressions sexuelles ont été remontées à l’application, dont 388 viols.
Dans le détail, il y a eu 2826 déclarations en 2019 contre 998 en 2020. Une baisse qui s’explique par la chute des commandes Uber liée à la pandémie et au confinement. Alors que le service a réalisé 1,4 milliard de courses en 2019, il n’y en a eu que 650 millions l'année suivante.
Seulement 6% de viols en moins
Ces signalements regroupent les cinq catégories les plus graves d'agressions sexuelles, allant d’un baiser non consenti sur une partie non sexuelle du corps à une "pénétration non consentie" (terme utilisé dans le rapport).
Ces chiffres enregistrent une baisse de 37% vis-à-vis du précédent rapport de sécurité d’Uber. Sur la période 2017-2018, près de 6000 incidents à caractère sexuel avaient été dénoncés.
L’entreprise explique cette évolution par les usages chamboulés en raison de la pandémie, mais aussi par les efforts qu’elle fait en faveur de la sécurité et de la transparence. Pour autant, les viols affichent le plus faible recul des cinq catégories d’agressions sexuelles comptabilisées: seulement 6%.
Avec un taux légèrement supérieur au premier rapport, les accusations sont portées à 56% contre les chauffeurs. Le nombre important (43%) d'accusations portées vers des utilisateurs peut s'expliquer par le service Uber Pool, où plusieurs clients partagent un même véhicule.
Mais la responsabilité des chauffeurs s’envole dans la catégorie spécifique des viols: environ 91% des victimes sont les passagers (354 cas) et environ 7% sont les chauffeurs (26 cas). Uber pointe que 13 accusations ont été rapportées à l’encontre d'une personne tierce.
101 victimes d'accidents de la route
Les femmes constituent plus de 81% des victimes de "pénétration sexuelle non-consentie". Les hommes en sont victimes dans 7% des déclarations à la plateforme tandis que le genre de la victime est inconnu dans 4% des remontées à Uber.
Aux Etats-Unis, les femmes sont bien plus représentées parmi les conductrices au sein des services de VTC que dans l'Hexagone. Chez Uber, on compte 27% de femmes parmi les chauffeurs, contre 21% chez son concurrent Lyft, raporte le site américain The Verge. En France, moins de 5% des véhicules Uber sont conduits par des femmes, précise l'entreprise à BFMTV.
Le rapport de sécurité d’Uber détaille également les cas de décès lors d’accidents de la route. Entre 2019 et 2020, 101 personnes ont perdu la vie lors d’une course Uber. Remis à l’échelle des miles parcourues, le taux de décès au sein d’un véhicule Uber (0,58 victimes pour 100 millions de miles) est deux fois inférieur aux taux national aux Etats-Unis (1,15 pour 100 millions de miles).
Enfin, le rapport note aussi une augmentation des agressions mortelles de 18%. L’application a dénombré neuf morts en 2019 et 11 en 2020. Quinze d’entre eux étaient des passagers.
Ces chiffres devraient probablement être revus à la baisse dans le prochain rapport de sécurité d’Uber. C’est du moins ce que l’entreprise vise. En mars 2021, Lyft et Uber ont lancé un programme partagé de sécurité aux Etats-Unis. Cette collaboration consiste à échanger les informations liées aux chauffeurs désactivés sur l’une ou l’autre des plateformes. L’objectif est ainsi d’éviter toute récidive, notamment en cas d’agression sexuelle.
Interrogé par BFMTV, Uber précise que ces chiffres ne sont pas communiqués pour la France.