Aminata Touré, première ministre allemande issue de l'immigration africaine
L’étoile montante de la politique allemande est devenue la première ministre issue de l’immigration africaine. Elle a été nommée au ministère des Affaires sociales du Schleswig-Holstein.
- Publié le 03-07-2022 à 21h16
- Mis à jour le 03-07-2022 à 21h18
Aminata Touré est entrée dans l'histoire de l'Allemagne le 29 juin. Étoile montante de la politique, cette jeune femme de 29 ans, membre du parti écologiste (Bündnis 90/Die Grünen) est la première ministre d'origine africaine du pays. Certes, elle n'a pas encore atteint le niveau fédéral, mais sa nomination au ministère des Affaires sociales, de la Jeunesse, de la Famille, des Seniors, de l'Intégration et de l'Égalité au sein du gouvernement de la région septentrionale du Schleswig-Holstein est un symbole fort. Cette jeune femme à l'énergie communicative le reconnaît elle-même dans la presse locale : sa nomination est un "signal pour beaucoup de gens "qui "se sentent désormais représentés en politique".
Ce large portefeuille ministériel reflète parfaitement les priorités et la biographie d'Aminata Touré. Née à Neumünster, de parents maliens ayant fui leur pays en 1991 à la suite d'un coup d'État, la petite fille passe les premières années de sa vie dans des foyers d'accueil pour réfugiés et vit grâce aux allocations sociales perçues par sa famille. Elle évoque souvent le racisme au quotidien "dans les bus, dans la rue" ainsi que la peur de l'expulsion qui prend fin avec l'obtention de la nationalité allemande à l'âge de 12 ans. À la presse, cette semaine, elle rappelait que ses parents l'ont incitée, en tant que membre d'une minorité, à "toujours tout donner à 200 %", "là où d'autres ne donnent que 100 %". "Mais en fin de compte, je souhaite une société où il n'est pas nécessaire de toujours donner deux fois plus, simplement parce que vous êtes différent" ajoute-t-elle.
Malgré les difficultés, Aminata Touré a tout réussi très vite. Entrée à 19 ans chez les Verts, elle devient députée régionale en 2017, vice-présidente du parlement régional deux ans plus tard et désormais ministre. "La biographie ne remplace pas la politique", affirme-t-elle toutefois, bien décidée à faire ses preuves à son nouveau poste et à ne pas rester la seule "Afro-Allemande" à occuper une telle position.