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Remaniement : Damien Abad finalement écarté du gouvernement

Visé par une enquête pour « tentative de viol », le ministre des solidarités, transfuge de LR, perd son portefeuille et est remplacé par un binôme composé de Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française, et de Geneviève Darrieussecq, membre du MoDem.

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Publié le 04 juillet 2022 à 10h53, modifié le 04 juillet 2022 à 11h03

Temps de Lecture 2 min.

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Damien Abad, à Matignon, à Paris, le 21 juin 2022.

Devenu gênant, presque encombrant pour un chef d’Etat se revendiquant défenseur de la cause féminine, Damien Abad quitte le gouvernement, lundi 4 juillet. Un mois et demi à peine après sa nomination comme ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, le transfuge des Républicains (LR) abandonne ses fonctions à contrecœur, à l’occasion du remaniement annoncé dans la matinée. Le quadragénaire fait les frais des accusations de viol, tentatives de viols et agressions sexuelles qui se sont multipliées à son encontre. Il est remplacé par un binôme composé de Jean-Christophe Combe directeur général de la Croix-Rouge française et de Geneviève Darrieussecq, membre du MoDem, qui fut ministre des anciens combattants lors du premier quinquennat.

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Elu haut la main dans sa circonscription de l’Ain, le 19 juin, l’ancien président du groupe LR à l’Assemblée avait cru que sa victoire électorale, présentée comme celle « du courage, du cœur, du travail et de la proximité », arrachée dans un contexte de quasi-bérézina pour les membres du gouvernement, le mettrait à l’abri. Longtemps, l’entourage du chef de l’Etat avait fait valoir la présomption d’innocence, pour sauver le « soldat Abad », prise de guerre de la macronie prompte à dépouiller peu à peu le parti LR de ses membres. Mais l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris, annoncée le 29 juin, aura scellé le sort du quadragénaire et accentué la pression de l’opposition.

Elu haut la main dans sa circonscription de l’Ain, l’ancien président du groupe LR à l’Assemblée avait cru que sa victoire électorale le mettrait à l’abri

« [Le maintien de Damien Abad au gouvernement] serait insupportable (…) politiquement, il y a un principe de précaution et un message envoyé symboliquement à toutes les femmes en France », avait estimé Clémentine Autain, députée La France insoumise, sur LCP, le 30 juin. « Damien Abad est aussi chargé des politiques d’égalité entre les femmes et les hommes, de solidarité, de lutte contre les violences faites aux femmes dans le cadre de son ministère. Donc c’est tout de même très particulier qu’un monsieur qui a des plaintes pour viol de la part d’élues de la République [reste au gouvernement]. Ce monsieur devrait être parti de lui-même s’il avait un minimum de dignité ! », avait abondé, sur BFM-TV, Aurélien Taché, député du Val-d’Oise et ancien membre du parti présidentiel La Répblique en marche.

« Empêché »

Damien Abad, « doit avoir le temps de pouvoir assurer sa défense » et s’y « consacrer pleinement », avait prévenu Prisca Thévenot, députée Renaissance (parti présidentiel) des Hauts-de-Seine, sur Franceinfo, le 2 juillet. Interrogé lundi, le ministre sortant a indiqué qu’il s’exprimerait lors de la passation de pouvoirs, qui devait avoir lieu dans la journée. Lors de l’ouverture de l’enquête, l’élu avait fait savoir par ses conseils qu’il niait en bloc les diverses accusations et qu’il entendait « démontrer rapidement son innocence ».

Pour ce départ, présenté comme « logique » par l’entourage d’Elisabeth Borne, la première ministre se fonde sur l’idée que le ministre était désormais jugé « empêché ». Chacune de ses sorties était, de fait, assortie de commentaires liés aux affaires le concernant. La cheffe du gouvernement était, de facto, contrainte par son propos daté du 22 mai : « Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision », avait-elle déclaré. La locataire de Matignon, tout en se refusant d’être « juge », se veut « intransigeante » sur le sujet de l’exemplarité des membres du gouvernement, indique-t-on dans son entourage.

Cible des féministes, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, notamment visé par une accusation de plainte classée sans suite, conserve, lui, ses fonctions Place Beauvau. Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat chargée de la francophonie, qui fait l’objet de plaintes pour viol dans le cadre de ses fonctions de gynécologue, est aussi confortée à son poste.

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