Des hommes politiques, des membres des services secrets qui informent ces mêmes hommes politiques, mais aussi bon nombre de figures publiques (politologues, journalistes et autres “faiseurs d’opinion”) en Bulgarie défendent, contre rétribution financière, le point de vue russe dans la guerre en Ukraine, a affirmé le 2 juillet Léna Borislavova, chef de cabinet du Premier ministre sortant, Kiril Petkov, et porte-parole du gouvernement.

Dans un entretien à la radio privée Darik, elle a aussi précisé pour la première fois le montant de ce versement : “4 000 leva par mois” (un peu moins de 2 000 euros), a-t-elle répondu, sorte de deuxième salaire dans un pays où le Smic s’élève à 650 leva, soit plus de six fois moins.

Léna Borislavova n’a pas, en revanche, dit d’où elle tenait cette information, ajoutant seulement que ces faits étaient connus par le gouvernement de Kiril Petkov depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier.

Diplomates ou espions ?

Elle a aussi ajouté que les “services secrets n’ont pas été d’une grande fiabilité” pour le travail du gouvernement, une allusion à leurs prévisions erronées sur la guerre en Ukraine, probablement dictées par le Kremlin.

Le dimanche 3 juillet, la Bulgarie a expulsé 70 diplomates et employés consulaires russes accusés de se livrer à des activités contraires à leur statut dans le pays, un euphémisme pour “espionnage”. L’ambassadrice russe, Eleonora Mitrofanova, a menacé Sofia de fermeture réciproque des ambassades et, à terme, de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.