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Attali menacé de mort : enquête ouverte contre Christophe Chalençon, ex-gilet jaune
Christophe Chalençon, ancienne figure médiatiques des gilets jaunes, avait été reçu par le premier minsitre comme représentant du mouvement. Sa dérive complotiste et ses appels à l'insurrection l'a conduit devant les tribunaux.
Jacques Witt/SIPA

Attali menacé de mort : enquête ouverte contre Christophe Chalençon, ex-gilet jaune

Info Marianne

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L'ancienne figure médiatique des gilets jaunes est visée par une enquête préliminaire du parquet de Valence après qu'il a menacé, dans une vidéo, de pendre le conseiller d'État. Une obsession du personnage. Ses provocations et appels au « renversement » l'ont plusieurs fois conduit devant les tribunaux.

Christophe Chalençon, l’ex-star des gilets jaunes qui rêve d'insurrection, récidive. Une enquête préliminaire a été ouverte contre le forgeron de 55 ans à la suite de menaces aux accents antisémites qu’il a proférées contre Jacques Attali, conseiller des présidents, auteur de best-sellers et tête de Turc des complotistes, a appris Marianne auprès du procureur de Carpentras, Pierre Gagnoud. C’est toutefois le parquet de Valence qui hérite des investigations : Chalençon a, selon nos informations, déménagé il y a peu dans la Drôme.

En cause cette fois, une vidéo intitulée « Le chien Attali », diffusée le 24 juin dernier sur son compte VKontakte, le Facebook russe. Se filmant de nuit, au volant de sa camionnette, l’ex leader protestataire médiatique insulte copieusement l’écrivain (« félon sioniste », « plus gros des pourritures sionistes ») avant de proférer des menaces explicites : « Je dis que la vérité : Jacques Attali va finir haut et court, mais pendu. Et bien nous nous allons faire ça ! Clac ! », fulmine-t-il en mimant un geste d’étranglement. Il ajoute : « Il a des vertèbres derrière qui vont se sectionner. » Ses propos, passibles de 3 ans d'emprisonnement, sont noyés dans une diatribe sur la prétendue domination mondiale des Juifs. La vidéo est désormais hors ligne. Sollicité, le parquet de Valence n’a pas souhaité s’exprimer sur les détails de la présente enquête.

« Provocation à s’armer contre l’État »

Chalençon semble avoir développé une certaine obsession pour Jacques Attali. En février encore, sur une chaîne Youtube d’extrême droite, tout en revendiquant « une méthode renversement de ce régime félon », il proposait déjà d’« exécuter sur la place publique » le même Attali aux côtés quelques autres personnalités. Dans une autre vidéo, il appelait aussi à « le pendre sous le pont d’Avignon », ce pour quoi il avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis.

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Ce n’est pas son seul fait d'armes. En octobre 2020, quelques heures après une attaque au couteau à la Basilique de Nice, il lançait, fusil à l’épaule, un appel à un « soulèvement national » et à une action paramilitaire faisant étrangement penser au projet de coup d'État de Rémy Daillet : « Nous allons assiéger Paris lundi, jour de déconfinement, avec d'anciens généraux qui préparent le plan pour verrouiller Paris. » Cette tirade lui a valu 18 mois plus tard une condamnation de 6 mois de prison avec sursis à Carpentras pour « provocation à s’armer contre l’État », un délit rarissime. La peine avait été assortie de cinq ans d’inéligibilité.

Sacré obstacle pour celui qui souhaitait se présenter aux élections législatives avec Évolution Citoyenne, son micro-parti au service de ses désirs de révolution. Y émarge notamment Germain Gaiffe, un criminel ayant purgé sa peine, surnommé « le dépeceur de Montauban » (56 voix dans la deuxième circonscription du Vaucluse). Chalençon a, au total, trois condamnations à son actif.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne