Fascistes, bien-pensants, robots... Bernanos, l’écrivain qui regardait le diable en face

« Bernanos est la mauvaise conscience du nationalisme », écrit Michaël Foessel.

« Bernanos est la mauvaise conscience du nationalisme », écrit Michaël Foessel. 

Critique  Catholique, monarchiste mais antifasciste, l’auteur du « Journal d’un curé de campagne » fut d’une rare lucidité sur la montée des périls en Europe. Ses textes politiques, rassemblés dans la collection « Bouquins », ont enthousiasmé Michael Foessel.

Pour regarder le XXe siècle en face, sans doute valait-il mieux croire au diable. L’auteur de « Sous le soleil de Satan » y croyait. Bernanos (1888-1948) ne voit pas seulement dans les guerres et les massacres une accumulation de fautes politiques. Il y décèle l’œuvre d’une puissance mauvaise qui, en s’emparant des hommes, les prive d’intelligence et de pitié. Le lecteur qui n’adhère pas à cette théologie du mal doit tout de même reconnaître qu’elle permet à l’écrivain catholique de percer les horreurs du siècle.

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Lire les écrits de combat de Bernanos aujourd’hui, c’est prendre le risque de croiser le diable à chaque page. Venu de l’Action française et de l’antisémitisme chrétien, l’écrivain abandonne ses anciennes allégeances dès l’instant où il voit ses amis devenir indifférents au mal. Sa répudiation commence en 1935, lorsque Mussolini utilise des gaz asphyxiants contre les Ethiopiens dans ce que les « nationaux » de l’époque appellent une « guerre de …

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