Belgique:Polémique: une détenue a dû accoucher menottée
Une prisonnière affirme qu’elle a été entravée alors qu’elle donnait naissance à son bébé puis qu’elle n’a eu aucune intimité.
- par
- R.M.
L’accouchement a eu lieu fin juin dans la prison de Lantin, dans la province de Liège.
Une détenue de la prison de Lantin, dans la province de Liège, à l’est de la Belgique, a déposé une plainte contre l’établissement carcéral. Elle affirme qu’elle a été forcée d’accoucher menottée et entravée. Puis qu’elle n’a eu droit à aucune intimité.
Selon sa plainte révélée par la RTBF, elle a été transférée fin juin dans une chambre sécurisée de l’hôpital de la prison après ses premières contractions. Là, elle dit avoir eu les deux mains menottées avec une cordelette et avoir été attachée au brancard par la cheville. Elle était également surveillée par deux gardiennes. Cette immobilisation n’aurait été «allégée» qu’au moment de la venue du bébé.
Des surveillants masculins ont ensuite pris le relais, 24 heures sur 24, même durant les périodes d’allaitement. La détenue dit être traumatisée par ce manque d’intimité.
Son récit est «au moins partiellement confirmé» par une source médicale, est-il précisé.
La commission de surveillance des établissements pénitentiaires s’est saisie du dossier. Si elles sont confirmées, souligne la RTBF, ces pratiques sont interdites par les conventions internationales. «Les Nations Unies, dans les règles à appliquer aux détenus, interdisent ces moyens de contrainte en période périnatale», est-il détaillé. Et le comité européen pour la prévention de la torture considère ce traitement comme inhumain et dégradant si d’autres mesures pouvaient être prises pour garantir la sécurité.
Une enquête devra déterminer ce qu’il s’est passé et si la prison a réellement infligé ce traitement à la détenue.