Economie Ventes de voitures neuves : un an de chute continue

Avec un nouveau recul de 10% au mois de mai, le marché français de l’automobile neuve ne cesse de chuter depuis un an. Entre guerre en ukraine, pénurie de composants et incertitude, le niveau des ventes est largement inférieur à la période pré-covid, avec 35% de voitures neuves en moins comparé à 2019. Un niveau de ventes comparable aux années 60.
Nicolas Laperruque - 07 juil. 2022 à 17:00 - Temps de lecture :
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Photo Lionel VADAM
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En plein Covid, l’année 2021 était une année qualifiée de catastrophique par les professionnels de l’automobile. Imaginez ce qu’ils pensent du niveau de ventes des cinq premiers mois de l’année 2022.

Les ventes ont continué de baisser de 17% comparé à l’an dernier. Si on compare à 2019, dernière année avant l’épidémie, le recul frôle les 36%. Selon les chiffres publiés par la Plateforme Automobile (PFA) il s’est vendu 600 897 voitures neuves en France depuis le premier janvier, contre 935 478 sur la même période en 2019. Un gouffre.

Pourquoi une telle chute ?

Au premier rang des accusés, la pénurie de semi-conducteurs, indispensables pour fabriquer une voiture, qui se prolonge. Les constructeurs doivent restreindre leur production, mettre des lignes de montage à l’arrêt.

Les délais s’allongent et certains modèles ne sont même plus disponibles à la commande avant nouvel ordre. La guerre en Ukraine accentue le phénomène avec une grosse tension sur certains approvisionnements de matériaux et des problèmes de logistique.

Autre phénomène à prendre en compte, l’augmentation du prix des véhicules neufs ces dernières années. En moyenne, depuis dix ans, la hausse dépasse les 7000€.

Photo Lionel VADAM
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Tous les constructeurs concernés

Personne n’échappe à la crise. Renault limite la casse avec une baisse contenue à 15,45% mais Stellantis (Peugeot, Citroën, DS, Fiat, Alfa Romeo, Jeep ou Opel) chute de 22,15% sur le début d’année 2022.

Le groupe Volkswagen, troisième force du marché, dévisse de 22% sur la même période. Chez Tesla, seules 152 voitures ont été immatriculées en mai 2022 contre 2 111 un an plus tôt. Une information à prendre avec beaucoup de recul.

En effet, les ventes de Tesla en Europe dépendent encore des importations chinoises en attendant la montée en cadence de l’usine allemande.

Dans cette morosité, le véhicule électrique se porte très bien, atteignant une part de marché de 12% en constante augmentation. A défaut de retrouver un niveau normal, le marché automobile est peut-être en train de réussir sa transition.