Etats-Unis: Le Mississippi devient le septième Etat à refuser l’IVG

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États-UnisLe Mississippi devient le septième État à refuser l’IVG

La dernière clinique à proposer l’avortement dans l’État américain du Mississippi a fermé ses portes, alors que pro- et anti-IVG s’affrontaient devant ses portes.

Des «escorts» appartenant à la clinique retirent des panneaux sur les murs d’enceinte de l’établissement.

Des «escorts» appartenant à la clinique retirent des panneaux sur les murs d’enceinte de l’établissement.

AFP

Le Mississippi est devenu jeudi le septième État américain à interdire les avortements depuis la volte-face de la Cour suprême, ce qui a donné lieu à d’ultimes face-à-face devant une clinique de Jackson. Radieux ou en colère, défenseurs et opposants du droit à avorter se sont affrontés devant l’établissement «Jackson Women’s Health Organization», au cœur de la décision de la Cour suprême de révoquer le droit à l’IVG.

Surnommé la «Maison rose» en raison de la couleur de ses murs, l’établissement a pratiqué mercredi ses dernières interruptions de grossesse et recevait jeudi ses dernières patientes pour des consultations de suivi. Brandissant de grandes affiches appelant à «aimer Dieu de tout son cœur, âme, force et esprit», des dizaines d’opposants à l’IVG les ont accueillies avec des prières et de la musique.

Arrêt historique Roe v. Wade enterré

En face, les défenseurs du droit à l’avortement répliquaient avec des pancartes faisant référence au fort taux de mortalité maternelle dans l’État: «Pourquoi vous intéressez-vous plus aux vies hypothétiques qu’aux vraies?» ou encore «l’avortement est un soin médical». Cheryl Hamlin, l’une des médecins qui travaillait jusque-là dans la clinique, a violemment pris à partie les opposants à l’avortement, en les accusant de ne pas «respecter les droits des femmes».

La «Maison rose» a été pendant des années la seule clinique à pratiquer des IVG dans cet État conservateur et très religieux du Sud. À ce titre, elle avait saisi la justice quand les législateurs locaux avaient adopté une loi réduisant les délais légaux pour avorter. Le dossier était arrivé jusqu’à la Cour suprême qui, le 24 juin, en a profité pour enterrer son arrêt historique Roe v. Wade de 1973 garantissant le droit des femmes à interrompre leur grossesse.

D’autres cliniques déménagent

Anticipant cette décision, 13 États avaient adopté des lois pour bannir automatiquement les IVG sur leur sol. C’est l’une de ces lois «zombie» ou «gâchette» qui est entrée en vigueur jeudi au Mississippi. Adoptée dès 2007, elle prévoit des peines de dix ans de prison en cas d’infraction.

Diane Derzis, propriétaire de la «Maison rose», compte désormais déménager à Las Cruces, au Nouveau-Mexique. «Pour l’instant, c’est un État très réceptif où nous sommes les bienvenus», a-t-elle expliqué sur la radio publique NPR.

D’autres cliniques sont également en train de déménager dans cet État ou dans l’Illinois, mais «je ne suis pas sûre qu’il y aura assez d’établissements pour accueillir toutes les femmes du Sud» qui seront bientôt privées d’accès à l’IVG, a-t-elle ajouté. Pour l’instant, sept États américains bannissent totalement les IVG. Des batailles légales retardent l’échéance en Louisiane notamment, mais, à terme, l’accès à l’avortement devrait disparaître dans la moitié du pays.

(AFP)

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